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 Marszalek² ∞ What a lovely asshole.

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Zora Marszalek

Zora Marszalek

+ Messages : 30
+ Statut : Mariée, en instance de divorce
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+ Pseudonyme : .Lennon
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MessageSujet: Marszalek² ∞ What a lovely asshole.   Marszalek² ∞ What a lovely asshole. EmptyLun 13 Mai - 15:37

La nuit, tous les chats sont gris. Autrement dit, la nuit, tout se confond, se ressemble et le Grand Paris ne vaut pas la peine de se visiter à deux heures du matin, selon Zora en tout cas. En ce moment, rien ne vaut la peine aux yeux de la belle, de toute façon, alors autant dormir.

Dormir… Dormir…. Toujours dormir. Fuir la réalité de ses problèmes dans le sommeil. S’il n’était pas bientôt l’heure de se préparer pour aller à la fac, Zora resterait toute la journée au lit à penser à tout et surtout à n’importe quoi, sauf à Cla… Non. Elle a décidé d’arrêter de se prendre la tête avec lui. Arrêter de prononcer son prénom. Arrêter même de le penser. C’est dur, parce que Clarence (oh, shit, trop tard.) a rythmé l’existence de la brunette sept ans durant. Mais il faut bien prendre son courage à deux mains, respirer un bon coup, lever le bout de son index et impulser un léger mouvement de la pulpe du doigt pour tourner une page du livre de sa vie. Tout cela paraît si facile… Il suffit qu’un coup de vent vienne chatouiller la mince épaisseur d’un feuillet de livre pour que celui-ci se rabatte sur la page d’en face, faisant bien souvent pester le malchanceux lecteur victime de la vicieuse bourrasque qui lui fait perdre le fil de son roman. Mais lorsqu’il s’agit de prendre la décision soi-même, il n’y a rien de plus difficile.

Zora repense à tout cela en se levant ce lundi matin, il lui faut quelques instants pour reprendre ses esprits et se rappeler où elle est. Ah oui, c’est vrai. Dégât des eaux chez sa mère, ça craint les barres de HLM aux tuyaux mangés par la rouille. Elle se trouve donc dans le huitième arrondissement de Paris, chez une amie de la fac qui a gracieusement accepté de l’héberger une semaine, de quoi laisser les plombiers faire leur travail sans avoir les pieds dans l’eau. Elle a emménagé d’urgence la veille sans même penser à emporter un pyjama, la voilà donc qui se lève avec son tee-shirt rose de la veille, dans une culotte rose qui lui moule les fesses et lui rentrerait pour un peu dans la raie, la faisant grimacer. Clarence (oh, shit, trop tard²) aurait très certainement laissé ses mains se balader sur son derrière mis en valeur par le sous-vêtement, se dit-elle en retenant un sourire nostalgique. Obsédé de mari, va. Elle en a rêvé cette nuit, d’ailleurs. Enfin, apparemment, à ce que lui raconte sa camarade de classe pendant qu’elles petit-déjeunent, encore en pyjama. Elle a murmuré un « mais allez putain, embrasse-moi… » dans son sommeil en s’agitant fiévreusement, assertion tout de suite suivie d’une série de mouvements linguales et de bruitages buccaux. Très classe.
Zora tire une tronche de trois pieds de longs en entendant son amie se moquer gentiment d’elle, parce qu’elle-même ne trouve pas ça drôle. Constater que son mari la poursuit jusque dans ses rêves rend la situation encore plus affolante qu’elle ne l’était déjà, il s’agit indubitablement de la preuve qu’il lui manque et qu’il lui sera extrêmement difficile de combler ce trou béant dans sa poitrine. Ce trou qui saigne et qui fait mal. Comme si on lui avait tiré dessus, à cette pauvre Zora qui endure mille et un maux depuis que ses filles ont été embarquées par les services sociaux, huit mois auparavant.

Raison de plus pour que l’algérienne passe une journée au cœur des affres du remord et du désespoir, d’ailleurs : aujourd’hui, c’est le 13 mai. En d’autres termes, aujourd’hui sa fille Doe souffle ses troisièmes bougies. Et elle n’est même pas là pour l’aider, alors qu’elle sait que la petite n’aura jamais assez d’air dans ses petits poumons pour tout éteindre. Elle sait d’ors et déjà que cela la contrariera, qu’elle se mettra à pleurer en tapant des pieds comme elle le fait si souvent. Que la petite veine qui court au-dessus de sa tempe se mettra à palpiter. Zora sait que le seul moyen de calmer Doe sera de lui chanter une berceuse arabe, sa préférée, en lui massant les tempes. Zora connaît si bien ses filles. Elle seule pourrait faire en sorte que Doe passe une belle fête d’anniversaire, mais ça, les services sociaux ne veulent pas le comprendre. Pour eux, un foyer d’accueil est plus qualifié pour élever Doe que sa propre maman, acculturée, droguée, irresponsable, violente et inhumaine. Oui, sans rire. Tout ces épithètes sont sensés qualifier la jeune femme, elle qui n’a jamais rien fait d’autre que se saigner aux quatre veines pour le bonheur de ses trois filles. Et tout ça à cause de Clarence. Oui, parce que lui il les mérite, tout ces épithètes. On pourrait même en rajouter : mari volage, infidèle, queutard, sombre idiot, alcoolique…

Les mains de la jeune femme se mettent à trembler presque convulsivement de colère et de douleur mêlées et sa cuillère vient heurter son bol de céréales, projetant une jolie gerbe de lait sur la table en plexiglas. Elle s’excuse auprès de son hôte, s’empresse d’éponger le liquide avant de regarder l’heure. Il lui reste du temps avant de se rendre à la fac. Putain de lundi. Autant passer ce quart d’heure restant à réviser, parce que la jeune femme a des partiels d’anatomie et qu’elle n’a pas réellement eu le temps de travailler avant. La voilà qui extirpe son cours de son sac à main, et commence à le relire alors que son hôte ouvre la fenêtre pour aérer la pièce.


Woooosh. Le vent se fraie un chemin dans la cuisine, vient arracher la feuille des mains de Zora et attire le papier dans la rue, alors même que la brunette se rue vers la porte pour sortir rattraper son cours qui file à vive allure en direction du pont Alexandre III. Elle se lance à sa poursuite, les cheveux en bataille, dans son simple débardeur rose à dos nu et sa culotte plus que moulante, sans avoir pris la peine d’enfiler ses chaussures. Inutile de préciser qu’elle attire tous les regards. Pervers, ceux qui s’attardent sur sa croupe en mouvement alors qu’elle sprinte en tendant le bras. Désapprobateurs, ceux des bourgeois qui pincent les lèvres en fronçant un sourcil mécontent. C’est ça pour eux, les africains. Pas assez cultivés pour prendre le temps de s’habiller avant de sortir. Ou simplement interloqués, ceux des passants qu’elle heurte en criant « Pardon, pardon ! MAIS DEGAGEZ BORDEL ! ».

Le vent qui cesse. Une main qui se tend. Zora qui agite les doigts vers son ultime espoir de réviser ses partiels.

Le coup de grâce, une brusque bourrasque.

Le feuillet se fait de nouveau la malle, mais il est stoppé à moins d’un mètre dans sa course folle, puisqu’il vient d’échouer en plein dans la tête d’un mendiant à deux pas de Zora.
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Clarence Marszalek

Clarence Marszalek

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MessageSujet: Re: Marszalek² ∞ What a lovely asshole.   Marszalek² ∞ What a lovely asshole. EmptySam 25 Mai - 20:04

Il était tôt et déjà Clarence faisait la manche. Ou plutôt, il s’était endormi sur place, hier soir. Il faisait à présent bon ; l’été arrivait et tous le sentaient bien que des pluies soudaines s’amusaient à surprendre les parisiens. Mais le froid hivernal, lui, n’était plus là pour retenir Clarence quand il piquait du nez… et ce n’était pas le fait d’être sur un pont qui allait changer quoi que ce soit à son confort. Le jeune adulte en avait vu d’autres, aussi. Ce n’était pas un pont de pierre, où les passants ne cessaient d’aller et venir, qui allait empêcher son jeune corps alourdi par la bière de se vautrer dans les bras de Morphée. Le brun avait connu les caniveaux, les raves bruyantes. Les bancs en novembre et les foyers malodorants. Ni la saleté, ni le bruit, ni l’inconfort ne pouvaient le gêner aujourd’hui. Clarence s’était fait à la misère.

Loin étaient les jours heureux où il avait un toit… que ce soit celui de sa mère, ou celui partagé avec Zora. Celle qu’il considérait toujours comme sa femme, bien qu’elle ne pouvait plus l’encadrer et faisait tout pour se séparer de lui – physiquement et juridiquement. Quoiqu’il y avait toujours des amis pour bien vouloir l’héberger, mais Clarence ne pouvait pas s’y résigner. Certainement trop individualiste. Il ne pouvait pas se résigner à vivre aux crochets de quelqu’un d’autre. Déjà que quémander dans la rue lui était difficile ! D’ailleurs, le sans-abri ne faisait pas un bon mendiant. Il était plus du genre à rester contre son mur et à attendre qu’on lui lance une pièce. Pas un geste, pas un mot. A part un merci quand à sa gueule on lançait quelques centimes. Il n’y avait que quand il faisait trop froid qu’il se levait pour sautiller sur place, s’énerver et harasser les passants. D’ailleurs, il recommencerait à siffler les filles quand l’été sera là ; la chaleur l’agitant autant que le froid. Se réveillant par intermittence, secoué par un short bien court ou un décolleté plongeant. Ah, l’été ! Cela lui rappelait qu’il ne s’était pas retrouvé dans les bras d’une fille depuis un moment. Que ce soit en réalité ou en rêve. A croire que la rue engloutissait tout ce que sa conscience pouvait produire… la rue et sa drogue, et son alcool, et sa débauche. Lobotomie. Clarence avait de plus en plus de mal à compter, ne serait-ce que sur ses doigts. Ses doigts aux ongles noirs, qu’il passait dans ses cheveux gras… il avait pris une douche il y a deux jours, pourtant. Comment faisait-il pour aussi rapidement se transformer en boule de crasse ?

Petite boule de suie sur le bord du pont… Réveillé depuis plus d’une heure, Clarence restait pourtant allongé par terre. Il avait juste vérifié que son sac était toujours sur sa tête et avait même constaté avec bonheur que le petit tas de pièces formé la veille était toujours face à lui. Alors que le mignon, s’il avait été un passant, n’aurait pas hésité à se servir dedans. Plus aucune morale. Comme s’il en avait eu une un jour… se battant, mentant. Arrangeant les choses à son avantage, toujours. Menaçant de mordre. Grognant dès qu’il pensait quelque chose le menacer. Ah, mieux ne valait pas se fier à son air calme ! Les anges n’existent pas dans la rue ; et les rares qui s’y trouvent meurent rapidement. Et ne se transforment pas en ange déchus ou démons, non. Ce serait trop poétique. Ils crèvent, c’est tout. Seules les semelles, en cuir dur comme le brun survivaient aux chiens des caniveaux.

Clarence ne pensait à rien, à part qu’il avait soif et qu’il faudrait qu’il se lève pour aller acheter une bière. Une bonne bière, dès le matin. Et un paquet de feuilles, pour se rouler un joint. Pas meilleur petit-déjeuner ! Mais aussi, il ne voulait pas se lever. Parce que même pour lui, se lever le matin était quelque chose de difficile. Alors il se dit que tant qu’il n’aurait pas envie de pisser, il ne se lèverait pas. Yeux à demi clos, corps allongé contre le bitume. Bercé par le bruit de pas des gens pressés. Mais quelle heure était-il pour que déjà il y en ait sur la route de leurs bureaux ? Ils ne pouvaient pas commencer plus tard, ou passer ailleurs… Ils l’avaient réveillé. Oh, Clarence aurait bien dormi encore quelques heures. Histoire de bien se reposer pour ne rien faire de sa journée.

Et c’est là qu’un papier vient se coller à sa figure. Le brun, habitué à être moqué par des adolescents boutonneux incapable de réfléchir ne serait-ce que trente secondes, se mit en position assise pour chercher du regard la bande de plaisantin (ils étaient toujours à plusieurs, ce genre de merdeux) qui avait osé le prendre pour une poubelle. Mais rien. Aucun ricanement… personne ne partant en courant. Mais quelqu’un arrivait, à grande vitesse. Quelqu’un bien peu habillé, ou sa vision le trompait. Quand-même énervé, Clarence ne put s’empêcher de rouler en boule le papier, le serrant bien dans sa paume pour le compacter encore plus. Vraiment, on aurait mieux fait de le laisser dormir. Ou alors, il aurait mieux fait de s’endormir ailleurs. Et avant qu’il ne réalise qui venait en courant vers lui, le damoiseau peu soigneux jeta la boulette de papier par-dessus bord – et l’instant juste après, il réalisa que c’était sa femme qui courait presque nue vers lui. parce que oui, pour Clarence Zora était toujours sa chère et tendre épouse.

« SERIEUX ?! »

Un cri d’effroi surpris. Certes, dans certains de ses rêves la jolie africaine courrait vers lui, avec bien moins sur le dos qu’un t-shirt. Mais là, ils étaient en plein Paris. Il ne faisait pas très chaud et certains passants avaient des faces vicelardes. Instinctivement, le sans domicile fixe commença à dézipper son gilet, avec l’envie de le tendre à cette folle qui venait vers lui. « MAIS TU VEUX UNE TALMOUSE ? » Traduction : une claque. C’était quoi cette nouvelle lubie ? un côté jaloux de sa personnalité faisait rougir la pointe de ses oreilles… Il n’y avait que lui qui avait le droit de voir sa culotte !
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Zora Marszalek

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MessageSujet: Re: Marszalek² ∞ What a lovely asshole.   Marszalek² ∞ What a lovely asshole. EmptyVen 31 Mai - 18:13

Zora pile au dernier moment, à quelques centimètres, que dis-je, à quelques nanomètres de l'inconnu (pas si inconnu que ça, vous me direz). Son coeur fait un bond dans sa poitrine lorsque ses prunelles noisettes arrêtent leur course sur la main de ce même étranger, dont elle n'a pas encore découvert le visage. Main qui rattrape lestement le feuillet de médecine, provoquant un soupir de soulagement chez la belle brune persuadée que les doigts noircis et crasseux qui emprisonnent ses notes vont les lui rendre de manière imminente. Bah, oui, Zora peut se le dire, et c'est normal: n'importe qui rendrait à la jeune étudiante son cours de médecine ! Sauf que l'individu en question n'est pas n'importe qui, ce qu'elle comprend au moment même où ses oreilles perçoivent le bruit du papier méchamment froissé au creux d'une paume. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, tout son travail de l'année est réduit aux dimensions d'une balle de ping pong. Et celle-ci passe par-dessus bord, virevolte un instant, effectue un plongeon parfait et se dissout dans les eaux de la Seine.

L'algérienne incrédule reporte ses yeux sur la main coupable de ce déchaînement de passion si soudain, de la joie inconditionnelle à la colère noire, en passant par l'incrédulité la plus totale. Mais qui est le salaud qui ose la défier à ce point ? Et là, c'est le flash. Pauvre petite pintade qui n'a même pas fait le rapprochement entre la bague du coupable et celle que son mari ne quitte jamais, preuve de leur amour. Amour qui ne semble pas l'empêcher d'avoir la trique à tout bout de champs, cela dit. Mais laissons là ce sujet qui nous éloigne de la petite Zora, dont les pupilles remontent enfin le corps maigre du garçon pour s'arrêter sur son visage noirci.

Il a tant changé en deux mois. Encore plus famélique, bien qu'il ait toujours été un poids plume. Les cheveux gras, les dents sales. Il semble à Zora qu'un pou se balade tranquillement dans son sourcil droit aussi, c'est dire à quel point il est propre. Face à tant de misère, Zora fait ce que n'importe quelle femme ferait à sa place. Elle nie tout en bloc. Ce n'est pas son mari, ça ne peut pas être Clarence, quelqu'un lui a volé sa bague, il...

" SERIEUX ?! MAIS TU VEUX UNE TALMOUSE? "

Eh non, c'est bien lui ! L'expression de plouc qu'il vient d'utiliser ne fait qu'entériner la triste réalité des choses. Zora ne prend même pas la peine de lui répondre, tant la colère enfle en elle, balayant tout comme un raz-de-marée. Putain de karma, merde ! Il y a plus de deux millions d'habitants à Paris, et il a fallu que ça tombe sur son crétin de (ex?)mari, même pas capable de regarder une feuille avant de la foutre direct dans les flots. Ah, mais elle oubliait, il est limite analphabète, ce con. L'algérienne pousse un rugissement étouffé et se jette sur lui, manquant de les faire tous deux rejoindre son papier. Elle atterrit à plat ventre sur le trottoir, à califourchon sur Clarence qu'elle vient d'empoigner par le col. Pour ce qui est de la classe, à revoir...

Un flot ininterrompu d'émotions contradictoires la submergent, au point qu'elle sent sa tête lui tourner. La colère, d'abord et avant tout, bien évidemment. Il ne peut pas la laisser être heureuse, il se sent obligé de lui ruiner son année de médecine après lui avoir fait perdre sa maison, ses enfants, sa vie? Et puis la nostalgie, clapotis troublant qui contraste avec la vague pleine d'écume qui dévaste tout sur son passage. Une goutte de mélancolie dans un océan de rage, ce n'est certes rien, mais c'est déjà bien assez pour que Zora sente sa gorge se nouer. Ses yeux le reconnaissent petit à petit, elle s'arrête sur cet éclat dans son regard qui n'a pas disparu. Il a l'air figé, c'est sûr, mais le feu dans les yeux de son mari brûle toujours. La brune se penche davantage sur Clarence, ses cheveux viennent balayer le trottoir sale mais elle n'en a pas grand chose à foutre. Ses lèvres viennent toucher délicatement le lobe crasseux de l'oreille gauche de son mari et elle murmure tout bas : " Tout à Paris te rappelle à moi, tu te rends compte à quel point c'est dur? " J'ai bien dit l'oreille gauche. Hors, Clarence est sourd de ce côté et la petite a donc fait en sorte de pouvoir faire cette confession sans qu'il n'entende quoi que ce soit, histoire de laisser sa nostalgie s'écouler sans qu'il ne la sente vulnérable.

Vient maintenant le tour de son oreille droite, en parfait état quant à elle, et le ton de Zora se durcit subitement. " POURQUOI TU PORTES ENCORE TA BAGUE ?" La jeune femme serre les poings en le fixant dans l'attente d'une réponse, masquant au mieux la lassitude qui l'habite. Elle n'a plus envie de perdre son temps avec lui. C'est peine perdue, y a rien à en tirer, autant retourner dormir. Sauf qu'il refuse de signer les foutus papiers de divorce dont elle a besoin alors pas question de le laisser s'en sortir indemne cette fois. Il les signera, dusse-t-elle lui couper la main et écrire avec elle-même. Qu'il aille se faire foutre en beauté, avec ses grands discours sur la famille. La leur n'existe plus.

Elle est prête à se battre s'il le faut, l'algérienne. Mais autant essayer les menaces d'abord, ça lui évitera une dent cassée si elle doit cogner sur Clarence. L'oeil froid et dur de la jeune maman plonge dans les pupilles encore un peu dilatées de Clarence, il doit avoir pris sa dose... Et elle crache " Si on roule encore à un mètre cinquante, on finit dans la Seine et je me fous royalement de crever si c'est pour que le monde soit débarrassé de toi, sale merdeux. Tu sais que j'en suis capable. Alors je te conseille de faire ce que j'veux. C'est-à-dire bouger ton cul et me signer les papiers du divorce. Y'a plus rien entre nous et tu l'sais. Et j'rêverai d'me reconstruire sans toi, alors joue pas au con et donne-moi une chance. "

Tout ça c'est rien que du bluff. Zora ne les tuera pas tous les deux, parce qu'elle a encore l'espoir de revoir un jour ses filles. Elle espère simplement que Clarence la connaît trop mal pour le savoir, lui qui préfère courir les filles et la coke plutôt que de s'intéresser à sa femme, et qu'il gobera son mensonge. S'il la prend pour une folle furieuse, tant mieux.
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