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 glamour attitude. (m)

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Simon Heinisch
paris sous les bombes.
Simon Heinisch

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+ Occupation : AVIATION CLUB DE FRANCE (CROUPIER)
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MessageSujet: glamour attitude. (m)   glamour attitude. (m) EmptyMar 23 Avr - 18:53

« Alors, ça fait quoi d’être l’époux d’une nympho ? » Charles sourit. Simon tire sur sa clope et la dépose lentement sur le rebord du cendrier, se rapproche de sa bière. « Ça fait qu’on me fout une paix royale, que je baise qui je veux quand je veux et que j’ai enchainé à moi (il fait briller sous la lumière son alliance dorée) une femme superbe qui se rend disponible à chaque fois que j’ai envie de me la faire. Le côté nymphomane de Manon la rend aussi entrainée que moi, et transforme nos parties de cul en compétitions du genre. Et toi, qu’est-ce que ça fait d’être relié par un téléphone portable à une fille qui t’envoie un texto par minute pour savoir où tu es et avec qui, et qui te fait le coup de la migraine deux fois par semaine ? » Charles se raidit. « Laura ne me fait pas le coup de la migraine deux fois par semaine. » Las, Simon se laisse aller contre son fauteuil, ses deux mains posées à plat sur ses cuisses. « Je te regarde, Charles, et tu sais ce que je vois ? Je vois un mec épuisé – épuisé par son taff, épuisé par l’inertie ; un mec qui offre une bière à un autre en espérant se payer la satisfaction d’entendre le récit d’une vie plus merdique que la sienne. J’aime pas contredire les autres, mais tu pouvais pas plus mal tomber. T’as l’air d’un type qu’a pas eu la satisfaction de faire jouir une femme depuis son premier coup. Moi, j’ai encore sur le bout de la langue la sève sucrée de la dernière fille que j’ai baisée, et il ne tient qu’à moi de recommencer ça dans quelques minutes. » Il soupire en détaillant le visage décomposé de Charles en face de lui. « J'adore ma femme. Elle baise mieux que toutes celles que je me tape et elle n'a que vingt-trois ans. Et je sais que c'est réciproque. Elle ne m'a épousé que parce qu'elle sait que je ne lui ferai jamais de déclaration foireuse qui transpire le puceau tétanisé et que je suis son meilleur coup actuel. Tu penses que je n'ai pas trouvé l'amour? Mais l'amour, c'est quoi ? Des sacrifices ? Tu t'attaches bien trop à la conception chrétienne occidentale du terme, je récite: Dieu a sacrifié son fils par amour pour nous au nom de nos péchés. Moi, je crois qu'une vie réussie, c'est une partie de baise qui commence par un hasard fortuit et qui ne termine jamais parce qu'aucun des deux ne s'en lasse. » Il se redresse et file une tape à l’épaule de Charles, un sourire aimable aux lèvres. « Alors tu sais quoi Charly ? Cette bière, c'est moi qui te l'offre. (Il dépose un billet de dix euros sur la table) Parce que je n’attends rien en retour, si ce n'est que ça s'arrange pour toi. Je te conseille pas de larguer ta meuf, non, bien sûr. Seulement d'arrêter de chercher parmi tes amis dépressifs quelqu'un qui le soit plus que toi. C’est trop stérile. » Charles baisse les yeux jusqu’au billet, et les remonte lentement le long du visage de Simon. Son expression est douloureuse, et lorsqu’il entrouvre la bouche, on pourrait presque croire que c’est pour dégueuler. « Je vais quitter Laura. »

Le luxe absolu ? Rouler dans une caisse de merde, la portière enfoncée et immatriculée 92 au milieu des beaufs en Lamborghini, Ferrari, Bentley et autres mercouilles de mes deux veilles, la garer sur le parking du casino entre deux bolides immaculés, se faire tailler une pipe à l’intérieur par une plus jolie fille que celle qui gigote sur le proprio de la Merco d’à côté, bref, quelque chose de grotesque et de sublime, l’intrusion du baroque au milieu de ce calme plat classique. Je l’aime de plus en plus, mon luxe chaotique, ma sérénité cramée, ma lucidité abusée par l’ensemble des possibilités dont recèle ce monde qui s’enfonce sur lui-même au fil des siècles. Le bateau heurte l’iceberg, coule lentement, tout se casse la gueule et les gens s’accrochent au bastingage parce que leur vie en dépend : je fais partie des rats qui courent au fond du navire, qui rongent les dernières cordes qui retiennent les derniers survivants, ceux qui n’ont pas encore plongé dans l’eau glacée, je me nourris des restes, et c’est déjà beaucoup pour mon corps mince. Aujourd’hui est censé appartenir à la caste des « bons jours », puisque j’ai décidé de me plier à mon devoir marital, ou plus concrètement : je baise Manon comme personne ne l’a baisée depuis la dernière fois qu’on s’est retrouvés l’un en face de l’autre. Je gare ma voiture d’occasion dans la place de parking plaquée or de la résidence, après avoir klaxonné pour la forme un connard de vélo qui tentait de me passer dans le dos. Je ne prends évidemment pas l’ascenseur, parce que je suis le genre de mec qui entretient sa forme, voyez plutôt : je grimpe les marches quatre par quatre et quand j’arrive au quatrième, je ne souffle pas comme un bœuf, contrairement à vous. Manon a la mauvaise habitude de ne jamais fermer à clé – et après tout, pourquoi le ferait-elle, quelles peurs pourrait-elle partager avec le commun des mortels qui s’enferme dans son appartement à Saint-Germain des Près ? Cambriolage ? Ça la ferait rire. Intrusion suspecte de violeurs en série ? Elle serait capable d’aimer ça. Et si par malheur le petit voisin d’en face en venait à se tromper de porter et à entrer chez nous, alors Manon se délecterait de ses yeux écarquillés à la vue de sa nudité totale, les jambes écartées sur le canapé du salon. Inutile, donc, je ferais tout aussi bien de balancer ma clé. Manon n’est pas dans mon champ de vision et je vais directement dans la cuisine pour me servir une bière. C’est là que je le croise. Comme dans un film à la con – sans les popcorns – debout en caleçon rayé, ses pauvres muscles de bouffeur d’hormones tendus au-dessus de la poubelle, suspendant son geste, son préservatif usagé entre les doigts et me jetant un regard constipé. Tout Paris-à-un-chiffre est au courant de la façon dont Simon et Manon Heinisch mènent leur couple, j’en déduis donc que le connard en face de moi est un habitué du onzième, peut-être seizième, ou pire : tout autre arrondissement dont on ne doit pas prononcer le nom ici. Tant pis, j’ouvre le frigo pour choper une bière, sourd aux balbutiements et aux excuses peu sincères que la sous-merde en caleçon Armani est en train de déverser sur moi, sa vieille capote en mains qui va bientôt me filer la gerbe s’il ne la balance pas immédiatement. Mais le drame restait à venir. Dans son insupportable précipitation pour me lécher les pompes, l’abruti pousse du coude ma tasse préférée –celle que Coline m’a offerte et sur laquelle Terry Richardson a dessiné une énorme paire de seins – qui s’écrase lamentablement à terre, brisée en milles. Là, je vois carrément rouge, et je décide de jouer le jeu. « Attends, je comprends pas. Elle est là Manon ? » Il répond ouais, dans la chambre. J’écarquille les yeux et gueule de toute la force de mes poumons un « quoi ?! » très théâtral, façon vaudeville. Il recule, je m’avance – sauf qu’on finira pas par s’enculer, c’est moi qui vous le dis. « T’as baisé ma femme enculé ? » Je beugle en levant le poing tandis qu’il s’excuse pour la centième fois et part en courant dans l’entrée, ouvre la porte à la volée et dévale les escaliers à moitié à poil. Je fonce en courant jusqu’à la chambre, empoigne le tas de ses fringues posé sur le fauteuil de cuir, ses mocassins à glands, et me précipite jusqu’à la cuisine, où je balance le tout depuis le quatrième étage, observant d’un œil satisfait jean, t-shirt, chaussettes et mocassins s’envoler pour finir par s’écraser platement sur le trottoir. Histoire de finir en beauté, je lui hurle que je le tuerai. Le meurtre est l’ingrédient indispensable à une bonne marrade théâtrale. « C’est quoi ce bordel ? » Demande une voix familière à mon oreille. Sans me retourner, je referme la fenêtre et me décale pour attraper cette bière bien méritée, la décapsule et en bois une gorgée salvatrice. J’ouvre enfin les yeux sur Manon, enveloppée dans une serviette de bain sûrement conçue pour un enfant de huit mois, et lui adresse un signe de la tête en guise de salutations. « Je croyais que le médecin t’avait conseillé du repos, rapport à ton angine. » Mon couple est formidable.



Dernière édition par Simon Heinisch le Mar 23 Avr - 21:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: glamour attitude. (m)   glamour attitude. (m) EmptyMar 23 Avr - 21:41

Elle étouffe un gémissement alors que son corps se cambre furieusement, que son bassin se presse violemment contre le sien une dernière fois et qu'elle se laisse retomber sur le lit, vidée. Déjà ses doigts tâtonnent contre la table de nuit à la recherche d'une clope. Fumer après avoir baiser. Meilleure sensation du monde. Elle inspire une longue bouffée, recrache lentement et jette un regard à sa dernière conquête en date. Il sourit bravement, tout fier de lui et elle se marre silencieusement. Pauvre con. Même pas foutu de savoir quand une femme simule, si c'est pas regrettable. Il tente de l'attirer à lui, comme pour lui offrir un câlin qu'il pense lui devoir. C'est bien comme ça que ça se passe, non, semblent lui dire ses yeux confus devant son flagrant manque d'enthousiasme. Mais oui, le sacrosaint tiercé gagnant, l'habituel jackpot. On baise, on se câline, on se glisse des mots doux à l'oreille juste pour se rassurer sur ses performances sexuelles. C'est con pour lui, Manon, elle n'a pas besoin de se rassurer à ce sujet, elle n'a qu'à lire dans leurs yeux brillants d'excitation pour savoir qu'elle fait tout comme il faut, peut-être même un peu trop bien d'ailleurs parce que certains, comme cet abruti, arrivent à se persuader qu'elle en a quelque chose à foutre. La vérité, c'est qu'elle ne saurait même pas dire comment il s'appelle, qu'il le lui a susurré quelques minutes plus tôt mais qu'elle n'y a pas prêté attention parce qu'elle s'en fout royalement. Pierre, Paul, Jacques, quelle importance. S'il avait fait preuve d'un potentiel dingue au lit, elle aurait peut-être fait l'effort mais vu la déception qu'il lui a infligée, elle estime que cela n'en vaut pas la peine. « T'es tellement belle. » Oh seigneur. Non, pitié, tout sauf ça. De tous les salauds de Paris, elle arrive à tomber sur le seul gars qui se confond en niaiserie pathétique. Il lui a lancé ça avec un regard énamouré, l'attirant dans le creux de ses bras pour la forme. Elle esquisse un sourire qui devient plutôt grimace, juste pour la forme, et tourne le visage assez longtemps pour adresser une prière muette au lustre en Baccarat du plafond. Elle continue de fumer sa clope mais préfère ne rien dire, d'une part pour ne pas le frustrer, le pauvre, il a l'air tellement sensible, d'autre part parce qu'elle ne voit pas franchement quoi répondre à ça. Elle est tellement belle, oui, elle a conscience d'une nature plutôt généreuse avec elle qui a compensé son absence quasi totale de poitrine pour un visage alléchant et des jambes interminables. On peut pas tout avoir. Lui en revanche... Elle doit vraiment être ce que tout le monde dit d'elle, la pire nympho de tout Paris pour réussir à se taper un type comme lui. Pas hideux, mais pas franchement beau non plus, coincé, niaiseux à souhait. En fait, on dirait presque un puceau et ça aurait pu être touchant s'il n'approchait pas de ses vingt-cinq ans. Le silence retombe. Manon, elle n'aime rien d'autre plus que le silence reposant post-coït où l'on ne se sent pas obligé de parler juste pour dire quelque chose. Le silence, c'est très bien. Mais lui, il a l'air d'être plutôt intarissable, genre à bavarder encore plus qu'une nana juste pour combler les trous, meubler le silence. Ca aurait pu être intéressant s'il n'était pas aussi ennuyeux. Elle a du l'écouter déblatérer pendant de longues minutes sur le pourquoi du comment le système politique français se casse la gueule et combien l'Europe est responsable de cette chute, elle n'est parvenue à le faire taire qu'en se jetant sur lui. C'était ça, ou elle se cassait, mais très franchement elle avait une furieuse envie de coucher avec un gars, n'importe lequel, et aurait été relativement frustrée de n'avoir droit à rien. Alors tant pis, elle s'est tapée ce type sorti tout droit de son seizième natal, qui n'a de toute évidence pas encore compris les subtilités du plaisir féminin, et à présent regrette son impulsivité et ses pulsions. « Je vais prendre une douche, fais comme chez toi. Les bières sont dans le frigo, si tu veux autre chose, tu cherches. » Il hoche la tête comme un bienheureux et elle lui rend le sourire qu'il esquisse, ajoutant une pointe de mépris dans le sien. La bonne nouvelle, c'est que là encore il n'est pas assez subtil pour l'interpréter correctement. N'importe quel type normal en aurait profité pour se tirer en silence, mais lui, non, il se lève, fier de lui, capote à la main, et se dirige tranquillement vers la cuisine. Et en plus il va lui pomper toutes ses bières, l'enfoiré. Elle secoue la tête, navrée de ce spectacle, et se dirige vers la salle de bains. Après le clope, c'est son deuxième plus grand plaisir, la douche brûlante pour se débarrasser de tout souvenir d'un échec sexuel retentissant. Elle se perd dans ses pensées, juste quelques secondes, avant que le bruit de verre qui se brise ne l'en extirpe pour la replonger dans le présent. Donc en fait c'est un impotent doublé d'un maladroit, si elle comprend bien ? Elle prie juste pour que ce soit pas la-tasse-préférée-de-Simon-si-tu-la-fais-tomber-je-te-casse-la-gueule, parce qu'elle a aucune envie de se faire engueuler parce que les mecs qu'elle se tape sont des incapables congénitaux. Elle pousse un soupir, relativement agacée de devoir mettre un terme à l'un des moments les plus plaisants de sa journée, s'entoure d'une serviette dont l'efficacité reste à prouver étant donné qu'elle ne cache guère sa plastique, et sort de la salle de bains, prête à mettre à l'épreuve son infinie patience face à ce type. En lieu et place, elle trouve Simon, en train de se boire tranquillement une bière. En voyant que l'autre a disparu, elle se laisser aller à un sourire et se sert une autre bière dans le frigo. Calée contre le comptoir dans sa serviette minuscule, elle va même jusqu'à éclater de rire. « C'est son fils que tu viens de foutre à la porte en fait. Je l'ai croisé quand je sortais de chez le médecin, j'ai pas pu résister. Et puis il a pas dit que j'avais pas le droit de baiser, juste qu'il fallait pas que je crie. Avec lui, aucun risque. » Elle se met à rire, même si c'est mal de se moquer des gens qui ne sont pas là. Si elle est gênée de parler de ça devant Simon ? Aucun risque. Pour un peu, il l'encouragerait presque en applaudissant des deux mains. Si c'était pas un si bon coup, elle aurait peut-être fini par mal le prendre, supposant qu'il essayait de la refourguer à la terre entière mais elle connait ses talents en la matière et de toute façon, c'est pas comme s'il avait besoin de lui forcer la main, elle y va toute seule comme une grande. Et en prime, elle a l'assurance qu'en revenant elle aura un mari frais et dispos sur lequel se jeter comme une affamée. Bref, que du bonheur, l'avantage d'un mariage sans aucun inconvénient, le pied total, royal au bar. « Pourquoi est-ce que je tombe que sur des puceaux coincés du 16ème, ça serait trop demander que d'avoir un mec qui sache s'y prendre sans faire de sa langue une machine à laver et de mes seins les boutons d'une calculatrice ? Je suis désespérée. » Elle pousse un soupir exagéré, affiche une mine boudeuse et devant l'indifférence de Simon abandonne. « Sinon, tu lui as fait quoi à ce pauvre type ? Me dis pas que t'as joué les maris effarouchés ! Oh merde Simon t'abuses, t'as du le traumatiser. » Mais en fait, ça la fait plutôt marrer, et elle imagine la gueule du mec se barrant sans demander son reste face au mari qui découvre que sa femme le trompe. Le pauvre, s'il savait qu'il était juste tombé sur le pire des duos. Il doit bien être l'un des rares à n'avoir jamais entendu parler d'eux et de leur conception si particulière du mariage. « T'as fait quoi cette fois, tu l'as menacé de mort et tout ce qui suit ? » Elle sourit, déjà morte de rire avant même qu'il ne lui réponde, la vision de la scène bien en tête. Il ne manque plus que le popcorn pour parfaire le moment.
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Simon Heinisch
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MessageSujet: Re: glamour attitude. (m)   glamour attitude. (m) EmptySam 27 Avr - 2:23

Je la mate un moment, juste pour m'assurer que tout va bien, qu'elle n'a pas changé de tête en deux jours, que son regard est toujours le même, tout comme sa façon de m'observer. C'est important, que Manon reste comme elle est. Parce qu'il n'y a que comme ça qu'elle me plaît. Elle est la joie, le soleil brûlant au milieu de toutes les dépressives notoires qui hantent cette ville morte. La plupart des mecs s'en rendent pas compte, mais moi je fais gaffe à ces choses-là. Quand je vais pisser, quand je me douche, quand elle s'endort après avoir baisé, j'ouvre les tiroirs, juste pour voir, juste pour vérifier qu'une boîte de lexomil ou de prozac ne s'y cache pas. Le jour où je tomberai dessus, je lui parlerai. Pas comme je le fais toujours - en me foutant de sa gueule et en l'ignorant royalement jusqu'à ce qu'elle me présente son cul ou ses seins - je lui parlerai vraiment, en prenant ses joues dans mes mains et en lui demandant ce que je peux faire pour elle. Manon, elle avait le choix de filer son annulaire gauche à n'importe qui. N'importe qui. Ils se seraient tous ouvert les veines pour l'épouser, mais c'est moi qui l'ai. À moi qu'elle a dit oui en me faisant croire qu'elle l'a dit sans réfléchir alors que je sais qu'elle a passé la nuit à y penser avant de décider de faire chier son père. Son père que ça emmerde pas plus que ça, en fait. Je suis riche, jeune et beau et il a le loisir de me surveiller au taff à longueur de nuit. Le beau-fils sous la main entre les chiottes et la fille. Ça le rassure pas mal, surtout depuis qu'il sait que Manon n'est pas enceinte. Et Manon savait très bien que son père finirait par me kiffer. Elle le dit pas parce qu'elle est fière, mais elle est contente d'être avec moi. Alors le jour où elle aura besoin de cachets dans sa vie pour combler un vide, je serai là pour le remplacer. Peut-être que je l'aime, que je l'aime parce qu'elle passe sa vie à me tromper avec le sourire - si elle pouvait m'envoyer un mms à chaque ébat elle le ferait - peut-être que je l'aime parce que je compte plus le nombre de fois où je la baise et que j'arrive pas à m'en lasser, peut-être que je la baise plus intensément que les autres, peut-être que je m'applique plus pour elle ; j'en sais rien. La baiser elle, c'est comme baiser cinq filles en même temps. Elle se laisse pas faire, Manon, elle donne tout parce qu'elle veut en mettre plein la vue, il n'est pas question que tu l'oublies et elle te le fait comprendre. Elle sait que j'adore ça, et elle sait aussi que je lui dis surtout pas parce que ça pourrait tout gâcher. Alors je me contente de lui désigner les débris de ma tasse qui jonchent le sol. « Regarde. » Putain ça me fout trop les boules de plus avoir ma tasse préférée parce qu'elle a ramené un pauvre connard pas foutu de tenir sa bite pour baiser et sa main au-dessus d'un évier. Elle me parle de lui, de sa façon de la baiser - mal, forcément - et je pense à autre chose. Je crois que j'ai enfermé ce con de chat dans la salle de bain avant de quitter l'appart rue de la Harpe. Elle va me buter si elle rentre pas avant demain. Et par elle, j'entends ma colinataire. Le chat va avoir soif, et si ça se trouve il va grimper sur la cuvette (parce qu'on a aussi des wc dans la salle de bain, par mesure de précaution) dans une tentative désespérée pour boire de l'eau et tomber dedans, se noyer, et ça va être de ma faute. En même temps, si j'écris à Coline pour lui dire que je crois que j'ai enfermé le chat mais que je suis pas sûr, elle va péter un câble et rentrer vérifier. Et là, soit il est vraiment enfermé, auquel cas elle me bute, soit il l'est pas et elle me bute quand même pour l'avoir faite déplacer pour rien. Conclusion, j'oublie toute idée de communiquer avec Coline et me concentre à nouveau sur Manon, qui éclate de rire en m'informant que j'ai sûrement traumatisé... Qui ? Encore lui ? Putain, faut qu'on passe à autre chose là, qu'on change de sujet ou je vais frôler la crise d'angoisse existentielle parce que la vérité commencera à poindre dans l'horizon parfait de ma vie : on n'a vraiment plus rien à se dire. Je passe une main dans mes cheveux, histoire de calmer les pensées qui m'échauffent la tête. « Mon amour, sois gentille, laisse les gentlemen farmers de ta province natale dans ta province natale. » Le seizième, quelle plaie. Quand tous les autres arrondissements ont pigé qu'il était grand temps de se mettre à la page et d'adopter le style clodorétro, bobohobbo, attitude acide-basique discours maturo-lucide sur les essentiels de la vie (le bio, tumblr, les sushis), le seizième reste fidèle aux vieilles valeurs : montre en or, s'excuser d'être riche, oh-oui-oh-oui-bon-j'y-vais-je-suis-garé-en-double-file. J'ai grandi entre la ligne 4 et la ligne 2, je sais de quoi je parle. Je me penche en avant pour saisir entre deux doigts la serviette qui entoure le corps de Manon et tire dessus pour la lui retirer. Comme dans les pornos des années 2000, avec le plombier qui prend sa bière avant même d'avoir stoppé la fuite, et qui arrache le dernier voile de pudeur recouvrant une fille sans intérêt. Sauf que je suis pas plombier, et que Manon n'est pas sans intérêt. Comparaison de merde, donc. « Je tiens à rester l'unique imbécile heureux de ce foyer, tu peux comprendre », je ronronne en souriant, et je le pense vraiment. Dieu que je l'aime, ma vie que personne n'envie. Regardez-moi sourire en pleine soirée, à l'heure des descentes aux enfers (trois-quatre heures du matin), quand les mecs autour de moi réalisent qu'ils baisent des pétasses et font des études de merde, que leur culture est minime et que la fille sur leurs genoux est laide, regardez-moi sourire et vous comprendrez ce que ma femme a déjà compris, parce qu'elle est plus rapide et plus intelligente que vous. Ses détails sur la façon (naze) dont j'ai viré son toyfriend du jour, elle les aura pas. Ce soir j'emmerde les récits chevaleresques et les déclarations d'amour qui sonnent aussi faux que quand c'est Dave qui les chante. Et pour cause. Son rire m'excite et je me rapproche d'elle en prenant soin de laisser la serviette derrière moi. Je me faufile derrière pour l'attraper par la taille et la rapprocher contre moi. Je suis étonnement câlin ce soir, aucune idée de ce qui m'arrive et de pourquoi je la pine pas immédiatement. « Il va falloir vous faire pardonner, et comme il n'est plus là tu vas devoir te faire pardonner pour deux. » Et il n'est plus là parce que j'ai pris soin de le dégager. Manon adore les plans à trois, moi aussi mais à condition d'avoir deux filles pour moi. La dernière fois qu'elle a réussi à me convaincre d'accepter dans le pieu un de ses potes, le type a essayé de me la faire à l'envers. Le traumatisme est encore cuisant - et la douleur dans mes phalanges droites aussi.
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MessageSujet: Re: glamour attitude. (m)   glamour attitude. (m) EmptyDim 5 Mai - 21:26

Il est sérieusement en train de s'énerver pour sa foutue tasse avec une paire de nibards dessus ? Il a quoi, quinze ans ? Elle secoue la tête, partagée entre consternation et fou rire. Il est con, Simon. Il est con, mais elle l'aime bien quand même. Peut-être même que si elle était capable d'aimer un gars correctement, elle l'aimerait lui, parce qu'il possède un tas de trucs qui lui plaisent (et pas uniquement parce qu'il est doué au lit). Mais c'est con, Manon elle sait pas aimer correctement alors elle se contente de bien l'aimer, c'est déjà pas si mal. Et puis, il devrait être content, c'est le seul type auquel elle reste fidèle. Chaque fois qu'elle se barre dans l'appartement d'un gars, elle revient toujours dans le sien pour se blottir dans ses bras. Ca lui donne l'impression qu'ils font un peu plus que coucher tout le temps ensemble, ça lui donne l'impression qu'ils sont un vrai couple marié, et elle aime l'idée. Manon, elle lui est fidèle à sa façon, et elle pense que lui aussi. Ca l'empêchera pas de se taper la terre entière, par plaisir ou pour le faire chier quand il la gonfle (tout en sachant pertinemment qu'il n'en aura rien à foutre, parce que c'est Simon), mais ça la rassure de savoir qu'il sera là. Elle lui demande pas de la prendre dans ses bras le jour où elle pleurera en réalisant que sa vie n'est qu'un immense bordel et qu'elle fout rien de sa vie, juste de pas se barrer trop longtemps. Elle s'est habituée à lui, à ses conneries, à sa façon de lui faire l'amour ou de se moquer d'elle. Elle saurait pas faire la même chose avec un autre. C'est un peu comme un plan cul, mais en mieux, parce qu'elle a la bague au doigt. Qui sait, peut-être qu'elle l'a pas fait uniquement pour le plaisir de le faire chier, lui, ou pour le plaisir d'emmerder un peu plus profondément son père, peut-être que ça lui plaît d'accoler à l'occasion leur deux nom de famille ou de rappeler à tout le monde que les gars, je suis mariée au type le plus bandant de la ville (parce que ouais, si elle le pouvait, elle banderait rien qu'à le regarder, c'est con, elle peut pas). Mais Manon est Manon, et Manon se moque de toutes ces conneries. Le romantisme, c'est bon pour les gamines de 12 ans qui mouillent à fantasmer sur leur idole de série télé. Elle a passé l'âge pour ça, Manon. « Tu m'emmerdes avec ta tasse. T'as ta femme à moitié à poil devant toi et tu te soucies d'une tasse. T'es vraiment con, parfois. » Parfois, parfois... elle est généreuse, parce qu'elle devrait plutôt dire tout le temps. La bonne nouvelle, c'est qu'il est aussi con qu'elle, c'est peut-être pour ça qu'ils s'entendent aussi bien, ils se ressemblent beaucoup trop. Elle contemple les débris qui jonchent le sol, et sa seule pensée, c'est qu'il peut crever pour qu'elle ramasse. Elle fait pas encore dans la femme au foyer, Manon. Certes, elle passe plus de temps dans son appart qu'ailleurs, mais elle y fait des choses plus constructives, comme d'y ramener le fils de son médecin pour se faire sauter – mal, mais sauter quand même. Alors qu'il compte pas sur elle pour choper le balai et ramasser. Il n'aura qu'à le faire lui même, ça lui fera les pieds. Ou bien elle appellera leur femme de ménage et la regardera faire en se moquant silencieusement de cette pauvre femme. On n'est pas tous nés du bon côté de la barrière, qu'elle pensera en se marrant. Elle n'a aucun scrupule envers personne. La pauvreté s'accentue en France ? Rien à branler, elle se sent pas concernée et elle envoie chier tous ceux qui critiquent son tempérament de peste capricieuse. Après tout, ils n'arrêtent pas de râbacher que l'argent ne fait pas le bonheur, alors qu'ils lui foutent la paix et tant pis pour la femme de ménage. Elle lève les yeux au ciel, comme à chaque fois qu'il mentionne son arrondissement de naissance. Est-ce qu'il pense sincèrement qu'elle ressemble à bien pensants de son quartier de bourges ? Si oui, merde, il a pas choisi la bonne nana à épouser. « Tu sais ce qu'elle te dit ma province natale ? » Et elle lève son majeur dans sa direction. Va te faire foutre, voilà ce qu'elle lui dit, sa province natale. Ce qu'il peut être raciste parfois. Heureusement, il compense sur d'autres aspects, comme lorsqu'il s'approche d'elle pour lui enlever sa serviette. Elle le laisse faire, complètement indifférente. C'est triste, il n'y a même plus la magie ou l'excitation de la première fois. Cela dit, y en avait déjà pas la première fois quand elle y réfléchit. C'était plutôt bestial, elle a même cru qu'ils allaient démolir son appart'. « Je te rassure, t'y arrives très bien » qu'elle se moque gentiment. Elle cherche pas à lui faire plaisir, Manon, ou à se montrer faux-cul en le tannant de beaux compliments. Même quand elle l'insulte, il continue de la baiser, alors si elle peut s'offrir le luxe de se foutre de sa gueule et de quand même passer un bon moment, pourquoi se priver. Et évidemment, il ne répond même pas à sa question. Elle réalise à quel point c'est un obsédé et plus que de la gêner, ça l'amuse. Non, il ne répond pas à sa question, déjà tout occupé à se placer derrière elle et la serrer contre lui. Elle hausse un sourcil, perplexe. Bon, on se câline ou on baise ? C'est pas qu'elle soit contre un câlin à l'occasion, mais elle reste sur une putain de frustration avec l'autre con de fils de médecin, elle a bien envie de rattraper le coup histoire de se dire que sa journée n'a pas été entièrement gâchée. Elle éclate de rire, une nouvelle fois, alors qu'il lui suggère de se faire pardonner... pour deux. « Mon cœur, si tu voulais un plan à trois, fallait pas virer l'autre con. » Elle se retourne pour lui faire face et presse son corps nu contre le sien – bien trop vêtu à son goût, mais ça peut toujours s'arranger. « Tu as été très vilain, Simon. » Elle a l'air d'une dominatrice prête à lui foutre la fessée, et elle se marre comme une conne. Elle a toujours rêvé de dire ça mais elle se rend compte qu'elle a plus l'air débile qu'autre chose. La domination, ça lui va pas trop. Pas qu'elle soit soumise, non, mais enfin, le trip fouet/menottes, elle laisse ça aux amatrices du dernier livre à la mode, Cinquantes nuances de je ne me rappelle plus le nom et je m'en fous. Elle laisse ses lèvres se balader le long de sa joue, prenant soin de le regarder et puis elle sourit et se casse. Comme ça. Sans prévenir. Elle se dirige à l'autre bout de la pièce, monte sur le comptoir en marbre, sa bière dans la main. Elle le mate sans vergogne, esquisse un sourire en coin et avale une gorgée de sa bière. « J'ai rien à me faire pardonner, tu lui as fait peur, à ce pauvre garçon. C'est plutôt toi qui devrais te faire pardonner » qu'elle lâche nonchalamment, le regard ailleurs. Non mais c'est vrai, quoi, il débarque, fait peur à un gars et en plus faudrait qu'elle se jette sur lui. C'est pas qu'elle en a pas envie, mais quand même, il pourrait faire un effort. Elle balance ses jambes dans le vide et le regarde, attendant qu'il fasse quelque chose. Voyant qu'il reste pile où il est, elle secoue la tête, désespérée et repose sa bière sur le comptoir. « Bon, on taille une bavette ou on baise ? » Pas qu'elle s'ennuie, mais s'il vient pas la chercher, elle se barrera de l'appart faire quelque chose de plus constructif que de le regarder dans le blanc des yeux.
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