▷ yesterday's trashs, tomorrow's news.

Malo, il porte des marinières et danse le smurf. Malo est né à Binic, ses parents y sont propriétaires du plus grand (du plus beau et donc, du plus cher) hôtel de la ville. Les médecins ont détecté quelques mois après la naissance de Malo, une maladie orpheline à sa mère. Même si le rapport n'a jamais été fait entre la maladie et lui, il s'est toujours sentie responsable de ce mal. Il est fils unique. Comme tous les gamins, il a eu une période skate. Le problème c'est qu'il n'est plus un gamin et qu'il fait toujours du skate. Adolescent, il a été guitariste dans un groupe de punk-noise-garage (beaucoup de bruit pour pas grand chose) qui s'appelait les Catholic's Bikini. La page myspace n'existe plus mais les gamins mal dégrossis sont toujours amis. Il a fait toutes ses études à Paris et n'a jamais quitté la capitale depuis, sauf pour quelques semaines de vacances. Il est probable de le croiser à de nombreuses soirées parisiennes. Ses amis organisent des soirées plus ou moins légales. Ça lui arrive d'y mixer.

▷ you know you love me.

PSEUDO/PRÉNOM: spray./tamère ÂGE: 19 ans. FRÉQUENCE DE CONNEXION: quotidienne. SCÉNARIO/INVENTÉ: inventé. AVATAR: Matthew Hitt COMMENTAIRE: vous pétez super fort mais je vous aime bien quand même

▷ hi, society.

Depuis que Malo avait décidé d’arrêter de prendre les gens pour des cons, il s’était mis à boire.

A 24 ans, il avait déjà pas mal vécu : autant de drogue que la plupart de ses amis, un nombre de filles bien en-dessous de l’abus (le gamin est un romantique), et l’amour, une fois. Il ne s’estimait pas à plaindre. Mais la grande rencontre dans la vie du Malouin avait eu lieu le jour de ses 13 ans, quand ses lèvres avaient effleuré son premier bock de bière. Malade toute la nuit puis une bonne partie de la journée, son père s’était moqué de lui et lui avait offert son premier disque de Jimi Hendrix pour célébrer son état de mort en sursis. C’était, après tout, l’état dans lequel il était depuis.
La boisson avait équilibré ses humeurs : elle lui permettait d’avoir une sorte de bienveillance pour autrui ; désormais il plaignait les gens au lieu de les moquer. Et à vrai dire, il était le premier à bénéficier de cet état. Tous ses soucis avaient pris des proportions bien plus importantes, le moindre obstacle prenant des allures disproportionnées. Bien malgré lui, il avait pris la mauvaise habitude de pleurer sur ses chemins nocturne, au retour d’une maison qui n’était pas vraiment la sienne. Malo le savait : depuis ses 17 ans, il n’avait plus d’autre famille que les personnes qui acceptaient de partager sa vie.

Que fait-on le jour où une jeune fille bien sous tous rapports vous dit qu’elle ne pourra jamais vous aimer ? La prescription est à la cuite. Malo s’était donc plié à la tradition… Non sans malice. Pour s’assurer la présence bienveillante de ses amis dans une étape de débauche égoïste, il leur avait monté un piège en épingle : proposer le concert que personne ne pouvait refuser sans une bonne raison. Et pour ne pas inquiéter l’œil amical qui tend le cil, il avait bu avant. Personne ne pourrait lui reprocher sa déchéance car ils n’en verraient que le résultat et non l’action ... Malo avait donc bu avant de venir. Boisson solitaire pour mieux profiter de l’ivresse commune, il arriva à la Flèche d’Or déjà assez attaqué. Enfin, juste ce qu’il fallait pour ne pas trop pester sur la nouvelle politique de la salle en matière de prix, tout ayant augmenté dans ce lieu. C’était à son sens oublier que l’on est plus pauvre à vingt ans qu’à seize … A l’intérieur, que des nouvelles têtes. Selon son habitude, Malo appréciait sa solitude notable dans cet ensemble de corps.

Tout était normal dans son univers. Mais pour combien de temps? A 24 ans, Malo avait remarqué quelque chose : c’est que la jeunesse s’effrite trop vite. Avec les années, l’excitation ne rencontrait que trop souvent la déception. Ce qu’il croyait être une croisade n’était en fait qu’un moulin tournant grâce au seul souffle d’une génération qui finissait toujours en sacrifice.

Un jour ou l’autre, les jeunes filles arrêtent de danser. Car elles arrêtent d’être jeunes. Et Malo vieillit a chaque déhanché de moins.