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Clara Leroy
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Clara Leroy

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MessageSujet: tea time   tea time EmptyDim 4 Nov - 21:09

Clara commençait doucement à prendre ses marques. Vivre à Paris avait quelque chose d’excitant à moins que cela ne soit le fait de vivre pour la première fois loin de ses frères qui avaient jusqu’à présent toujours tout décidé pour elle. Cela devait être un mélange des deux. Quoiqu’il en soit, Clara prenait grand plaisir à jouer les petites femmes parfaite aux côtés de Mathieu, à s’occuper de sa sœur – tout du moins quand elle y parvenait – et mener à bien son stage qu’elle avait si rapidement trouvé. Quand elle avait débarqué en France, elle n’avait pas vraiment imaginé que sa sœur se serait fourrée dans ses pattes, elle avait rêvait qu’elle vivrait d’amour et d’eau fraîche avec Mathieu, qu’ils feraient l’amour sans arrêt et que jamais ils ne sortiraient du lit. Elle avait peut être légèrement embellie la réalité. Elle ne voyait Mathieu qu’en début de soirée vue qu’elle travaillait la journée et qu’il travaillait la nuit. Cependant, elle ne pouvait qu’apprécier quand il venait se blottir contre elle en rentrant dans la nuit. Au moins elle n’avait plus à attendre le week-end pour le voir, elle pouvait se réveiller à ses côtés et ça n’avait pas de prix. La seule chose qui l’a dérangeait vraiment c’était de devoir passez tout ce temps seule. Clara n’avait pas l’habitude de ne pas être entourée. Elle était née dans une famille de sept enfants, dont cinq frères ainés qui ont toujours mis un point d’honneur à la protéger contre tout ce qu’il pouvait y avoir de néfaste dans ce monde. Clara n’avait pour ainsi dire jamais pris de réelle décision par elle-même, elle n’avait jamais eu à se battre pour quoique ce soit. Et aujourd’hui, elle devait apprendre à vivre par elle-même, grandir.
Il y avait autre chose qui l’impressionnait énormément, c’était ce monde dans lequel évoluait maintenant. Clara ne s’y sentait pas réellement à l’aise. Jusqu’à présent elle n’avait jamais manqué de rien, mais elle n’avait jamais été dans le besoin non plus. Elle avait grandi dans un très bel hôtel particulier de Londres et avait étudié dans une bonne école privée, elle n’était pas richissime et n’avait jamais trainée avec des gens si riches qu’ils utilisaient les billets comme des post-it. Mathieu lui faisait découvrir ce monde avec douceur et pourtant elle se rendait bien compte que tous les amis de ce dernier n’avait aucune conscience de ce qu’était la réalité. Clara n’avait rien contre eux, la plupart était sympa avec elle ou tout du moins polie. Mais elle ne pouvait s’empêcher de se sentir mal à l’aise. Leur étalage était presque indécent et ils n’en avaient rien à faire. Mais ce qui frappait le plus la jeune fille c’est que pour la plupart d’entre eux, ils n’étaient pas heureux. C’était un constat terriblement triste, ils avaient tout pour être heureux et pourtant il ne l’était pas. Et elle, elle arrivait avec sa gaité, sa naïveté, son petit stage et son amour étouffant. Elle avait beau se répéter qu’elle ne connaissait rien de leur vie et qu’il ne fallait pas qu’elle les juge ainsi, elle ne pouvait s’en empêcher. C’était comme une idée fixe qui hantait ses pensées sans qu’elle ne puisse en parler à qui que ce soit de peur qu’on ne l’apprécie pas. Et c’était sa principale crainte. Clara ne supportait pas l’idée que les amis de Mathieu puissent ne pas l’aimer. A commencer par cette Marie-Charlotte. C’était une jeune femme divinement belle avec qui Clara était persuadée qu’elles pourraient s’entendre. Elle ne la connaissait pas vraiment, mais elle avait terriblement envie de se faire des copines. Elle savait que c’était terriblement puéril mais c’était sa nature et elle emmerdait tous ceux que cela pouvait faire sourire. C’est donc tout naturellement qu’elle avait proposé un petit « gouté » ou thé comme on l’aurait plutôt dit en Angleterre chez LaDurée. C’était la première fois qu’elle y mettrait les pieds depuis son arrivée à Paris et rien qu’à cette idée elle en avait les yeux qui pétillaient et les papilles en effervescences. Mathieu avait pris le temps de lui expliquer comme s’y rendre vu qu’il en avait assez qu’elle l’appelle dès qu’elle se perdait. Heureusement pour elle, rue Royale n’était qu’à deux pas de la maison. Enroulée dans son manteau elle entra chez Ladurée. Ses yeux ne savaient plus où se poser tant tout lui faisait envie. Elle préféra cependant attendre Marie-Charlotte, par politesse et se contenta donc de s’assoir dans un endroit calme et agréable où personne ne viendrait les déranger.
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MessageSujet: Re: tea time   tea time EmptyDim 4 Nov - 22:21

« Ça sera avec plaisir. » Mais putain, qu’est-ce qui m’était passé par la tête quand j’avais souris et accepté pour aller faire plus ample connaissance avec la fiancée, ou copine ou Dieu seul sait quoi de Mathieu le soir de mes fiançailles. La champagne. Trop de champagne, avant que je termine seule avec l’héritier de France. Enfin ça, c’était un autre épisode. Je me souviens encore d’avoir souris à Mathieu et sa chère et tendre qui se tenait à côté, souriante et innocente. C’était presque écœurant de voir autant d’amour. Jalouse, moi ? Absolument. Elle venait de Dieu seul sait ou, et elle finissait quand même avec le mec dont elle rêvait, vu son regard de merlan frit. Elle venait d’Angleterre –God bless England- et ne connaissait personne ici, sauf lui. Ce qui me dérangeait le plus, dans cette histoire, c’était qu’elle avait ce que je voulais : le bonheur et l’amour. C’était dégueulasse qu’elle transpire le bonheur et que le moindre de ses sourires me renvoyait en pleine gueule à ce sourire que je n’avais plus, et à ma situation merdique : fiancée. Pontivy aurait dû me faire du bien, mais en réalité, ça avait été un véritable fiasco. Un week-end passé avec mes frères, leurs épouses, mes neveux et nièces au nombre de 8, presque 9, et mes parents pour célébrer leur anniversaire de mariage. Magnifique. Du bonheur, trop de bonheur ; même du faux bonheur en soldes… J’avais passé le week-end à être Tante Marie-Charlotte ; jusqu’à ce que, surprise, mon fiancé débarque de je-ne-sais-ou en plein milieu de la nuit. Surprise, oui. Un week-end génial en somme, et un retour fracassant dans le nouvel appartement, cadeau du fiancé toujours absent à la fiancée afin de garder celle-ci où il veut, comme il veut.
« Tu sors Macha ? » Je le regarde alors que je glisse mon manteau de fausse fourrure sur mes épaules. Assis dans un fauteuil son mac sur les genoux, je me demande si ça le dérange réellement que je sorte, alors que depuis plus de deux heures il suit le cours de la bourse sur son mac, et il ronchonne de temps à autres. On a été déjeuner au Fouquet’s, parce qu’il me croit visiblement incapable de m’en sortir sans une aide cuisinière ; et qu’il n’a pas encore recruté de personnel, car il attend les recommandations de ma mère à ce sujet, et surtout que c’est la première fois que je mets les pieds dans l’appartement jusqu’alors inhabité. « Oui, je vais prendre le thé avec la fiancée de Mathieu… Le couple à nos fiançailles, l’anglaise. » Il me dévisage en fronçant les sourcils, et je me demande pourquoi je me justifie. « Oh oui. Bien sûr. » Il pose son mac sur la table basse et se lève pour venir à ma rencontre. Il s’approche, et ajuste mon manteau, comme si j’étais incapable de le faire moi-même. « Fais attention, et rentres vite. Tu me manques déjà. » Il m’embrasse sur le front, et me souris. « A plus tard. » Ni une, ni deux, j’attrape mon sac à main hors de prix, lui souris, et me dirige vers la porte d’entrée sans me retourner. Parfois je me demande pourquoi, je ne suis pas capable d’avoir le moindre sentiment positif à son égard, et pourquoi je n’arrive pas faire semblant. Cela devrait être simple pourtant. Mais, je suis incapable de jouer le rôle parfait qu’on m’a donné. J’ai rendez-vous avec Clara chez Ladurée d’ici 15 minutes, sachant qu’il faut une demi-heure plus ou moins pour y aller à pieds d’Avenue Montaigne... Mes yeux sur la route, je regrette déjà mes escarpins Louboutin, mais, si j’étais sortie avec mes bottes de pluie Aigle, j’aurai sacrément fait tâche sur l’Avenue. Je suis en retard avant même d’être partie, mais je pense que Clara comprendra tout à fait que, j’ai des escarpins qui ne me permettent pas de faire du 150 km/h ; et au pire, elle pensera certainement que j’étais trop occupée à roucouler dans les bras de mon fiancé. L’excuse est trouvée quoiqu’il arrive. A mesure que j’approche, je me demande quand même pourquoi j’ai dit oui. Je pousse la porte de Ladurée, souriante. « Mademoiselle Leroy est-elle arrivée ? » La responsable du petit salon me sourit, et me dirige vers la table ou est Clara. Elle est là, assise, à m’attendre sagement, la carte sous les yeux. « Bonjour. » Je me surprends moi-même quand j’entends ma voix claire et presque enjouée. Pourquoi ? Parce que je me rends compte qu’à elle aussi, je suis en train de lui servir le mensonge du bonheur. Je me penche et lui glisse une légère bise sur la joue, avant de me débarrasser de mon manteau trop lourd, et de m’asseoir face à elle. « Shall we order now or do you need some extra time to make up your mind ? » Je la regarde, sans prendre la peine d’attraper la carte posée face à moi. Je sais d’avance ce que je vais prendre : les habitudes, c’est moche.
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MessageSujet: Re: tea time   tea time EmptyMar 19 Mar - 10:29

Les yeux de Clara ne savent plus où se poser. Elle était pourtant venue de nombreuses fois en France, mais Clara n’était jamais venue chez LaDurée. Elle aurait dû y aller plus tôt. La jeune femme avait l’impression d’être tout droit sorti de Marie-Antoinette par Sophia Coppola. Les couleurs pastelles semblent donner des allures de princesses à n’importe quoi et voilà que Clara se prend au jeu. Ne regardant pas une seconde la carte posée sur ses genoux. Des bribes de conversation lui parviennent par moment et elle comprend alors que le monde entier vient s’arracher les petits macarons. Du coup, elle ne regrette pas sa petit robe rose, même si elle mourrait de froid à l’extérieure, maintenant qu’elle se rend compte que le tout Paris et là, il vaut mieux qu’elle soit élégante. D’autant que Mathieu ne l’aide jamais pour ce genre de chose, déclarant qu’elle est belle dans chacune de ses tenues. Clara se mit à rêver de ce que serait le reste de sa vie à Paris. Mais il y avait toujours quelque chose pour la chiffonner. C’était le travail de Mathieu. Clara ne supportait pas que tenir un bar de strip de mauvais goût puisse être la carrière de sa vie. Elle ne comprenait pas pourquoi Mathieu s’obstinait à conserver ce taudis. Rien de bon ne sortait de cette activité. D’abord parce qu’elle ne supportait pas de savoir Mathieu entourait de fille nue toute la nuit, mais en plus parce que jamais elle ne supporterait dans l’avenir de dire à ses enfants que leur père paye des femmes pour se trémousser les seins à l’air. Mais Clara ne pouvait rien y faire, Mathieu ne voulait rien entendre. Les fiançailles de Marie-Charlotte avaient beaucoup touché la blondinette. C’était tout ce dont les jeunes filles rêvaient dès leur plus jeune âge. Cette réception avait été très belle. Marie-Charlotte l’a première. Et pourtant, Clara n’en avait pas parlé à qui que ce soit mais, elle avait remarqué que tout cela ne semblait pas sincère. Il y avait quelque chose dans les traits de Marie-Charlotte de figé. Et alors que Clara se repassait toute la soirée, elle fut tirée de ses pensées par Marie-Charlotte elle-même. « Bonjour. » répondit-elle avec enthousiasme, ravie de voir que la jeune femme ne lui avait pas fait faux bond. Le sourire agréable de Marie-Charlotte rassura instantanément Clara. Celle-ci sentait qu’elles allaient passer un bon moment. Clara ne savait pas vraiment de quoi elles allaient pouvoir discuter mais cela ne faisait aucun doute qu’elles s’entendraient à la perfection. Mathieu lui avait rapidement conté le parcours de Marie-Charlotte et il n’y avait aucune raison pour que cela ne colle pas. A part peut-être, le côté imbécile heureux de Clara. Surtout à l’heure où elle découvrait une nouvelle vie et où tout lui semblait ravissant et parfait. Et quelle ne fut pas l’agréable surprise de Clara quand Marie-Charlotte glissa quelques mots d’anglais. C’était bon d’entendre sa langue natale surtout prononcer de manière si parfaite. « Je suis impressionnée par votre accent. » ria Clara. Elle avait cependant mis un point d’honneur à ne parler que français dès lors qu’elle était en France. Son père, qui lui-même était français, lui avait pris la langue dès son plus jeune âge et Clara devait avouer que vivre entre deux langues n’avaient pas été chose aisée. Aujourd’hui qu’elle vivait en France, elle n’emploierait l’anglais que pour parler à ses amies restées en Angleterre. « J’ai fait mon choix. » dit-elle doucement, curieuse de voir que Marie-Charlotte n’avait même pas besoin de regarder la carte. C’était un peu triste d’ailleurs, il y avait ici de quoi gouter des saveurs différentes pour toute une vie. Clara avait eu un mal fou à fixer son choix. Enfin, peu importait. La jeune femme fit un petit signe de tête à la personne en charge de leur table et celle-ci accourue sans délais. « Je prendrais un thé blanc et un assortiment de macarons, s’il vous plait. Et vous Marie-Charlotte ? » demanda Clara dans une voix mielleuse et cristalline.




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MessageSujet: Re: tea time   tea time EmptyMar 19 Mar - 11:33

Ce que je déteste le plus quand je dois rencontrer quelqu’un, c’est que je dois mettre mon masque du bonheur. Le sourire, la panoplie de la fiancée parfaite qui doit porter sa bague de fiançailles trop encombrante ; son déguisement de petite fille de ; et prétendre que tout va bien. D’ailleurs, je vais bien, tout va bien. Et là, assise dans les petites chaises du salon Ladurée, je regarde Clara qui me complimente sur mon accent anglais. Je lui souris, encore ; parce que, je n’ai pas la foi de lui expliquer que depuis mon plus jeune âge, j’apprends l’anglais, l’espagnol, l’italien et le latin, et j’ai aussi reçu des notions d’allemand. Et, quand je la vois regarder la carte avec des yeux qui pétillent, et le rose sur ses joues, je comprends encore plus qu’elle, elle ne connait pas ça. Elle est émerveillée par ce monde, et elle rêve très certainement de devenir une princesse du Triangle d’Or, en croyant que ça ressemble à un conte de fées. Mathieu devrait prendre le temps de lui expliquer que ça ne fonctionne pas comme cela ; il suffit de voir le club qu’il tient. Il suffit de voir que ses parents et les miens nous fourrent ensemble depuis notre plus jeune âge en espérant qu’un jour, éventuellement, on développe des sentiments et qu’on allie nos deux familles. Il faudrait lui expliquer que, les apparences ne sont que des apparences, plus encore à Paris ; mais à son apogée dans notre petit cercle de noblesse. Alors qu’elle commande, je remarque qu’elle ne sait pas spécialement quoi faire d’elle-même ; et quand elle me demande ce que je veux en me vouvoyant, j’ai envie d’exploser de rire. J’envisage un instant d’attaque directement avec une coupe de champagne, mais nous sommes venues goûter, on verra plus tard pour le champagne. « Un chocolat viennois, et un Saint Honoré. Merci.» Le serveur me sourit, et repart pour aller chercher les douceurs ; et je pose mon regard sur Clara brièvement. « Cela te dérangerait qu’on se tutoie ? » On me vouvoie assez chez moi, et je suis encore jeune pour que les gens de mon âge me disent vous. C’est comme m’appeler Mademoiselle de Rohan, je ne comprends pas, mes parents m’ont prénommés Marie-Charlotte, à quoi cela sert d’avoir un prénom, si personne ne l’utilise ? Ça me dépasse, et parfois, je regrette le temps où je n’étais que Macha, la Macha de Pierre-Alexandre. Je fouille mon Givenchy à la recherche de mon BlackBerry, et le pose sur la table, m’installant enfin aussi confortablement que possible dans ma chaise. « Alors Clara, le dépaysement n’est pas trop dur ? Je sais que Mathieu n’est pas aussi présent qu’il pourrait l’être s’il n’avait pas ses affaires à gérer. » Ce n’est réellement pas méchant, c’est une vraie constatation ; car je sais que Mathieu est très occupé. Comme tous les autres d’ailleurs. C’est juste dommage pour elle, qui vient de quitter son pays et ses habitudes pour lui ; et qui se retrouve seule, à errer dans Paris sans trop avoir d’idées sur ce qui l’entoure ; où à être à goûter avec moi ; par exemple. Je doute que ça soit désagréable ; même si, c’est toujours compliqué de se retrouver face à quelqu’un qu’on ne connait pas, qu’on a vu une fois en coup de vent à des fiançailles. Même pour moi c’est compliqué, de me retrouver face à elle, et trouver exactement quoi lui dire. Le serveur arrive avec notre goûter, et je suis satisfaite de voir qu’il n’a pas abusé quand elle lui a dit un assortiment de macarons, sans préciser les goûts et le nombre. Mon Saint-Honoré devant moi me pèse déjà sur l’estomac rien que de le voir ; mais, ça fera une bonne excuse ce soir pour expliquer à Charles que je n’ai pas envie, ni besoin de dîner. « C’est le moment de voir si les Anglais préfèrent nos macarons à leurs biscuits à thé. »

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MessageSujet: Re: tea time   tea time EmptyMar 19 Mar - 12:37

Soudain Clara se sent mal à l’aise, un peu comme le jour où elle a fait son entrée dans le monde comme aime à appeler sa grand-mère le bal des débutantes. C’était surement la pire soirée de sa vie. Clara venait de se faire larguer par Mathieu et voilà qu’en plus, elle devait passer la soirée à tournoyer sur elle-même avec une flopée d’abrutis. Tous les regards étaient posés sur elle et si elle se concentrait assez fort, elle pouvait presque entendre ce qu’on disait d’elle. Et aujourd’hui, alors qu’elle peut sentir le regard de Marie-Charlotte posait sur elle, c’est cette même sensation qui la tenaille. Elle se sent jugée presque épiait. Voilà à nouveau sa paranoïa qui s’élance. C’est un trait de caractère tout à fait étrange que Clara a développé à l’adolescence, il lui arrive parfois de penser que tout le monde la jalouse, que tout le monde la juge ou que personne ne l’aime. Mais ce genre de pensées s’envolent aussi vite qu’elles arrivent et dès lors que Clara passe commande, elle n’y pense même plus. De toute manière, même si cela était la vérité, elle ne pourrait rien y faire alors autant vivre avec. « Non pas du tout. » répondit Clara. Elle n’avait même pas fait attention qu’elle avait vouvoyé Marie-Charlotte. Il faut dire que bien qu’elle parlait français depuis ses premiers pas, Clara avait toujours eu du mal avec cette règle stupide. Et comme, on lui avait répéter du toujours vouvoyer, elle n’avait pas pensé une seconde que cela ne s’appliquait pas à des gens du même âge que soi. Et bien malgré elle, elle ne put s’empêcher de rougir. Quelle conne elle faisait. Toutefois, elle tâcha de rester digne et posa son regard sur Marie-Charlotte qui fouillait dans son sac. Pour Clara, Marie-Charlotte incarnait parfaitement l’élégance à la française, toujours fardée et élégante quelle que soit l’occasion. Elle essayer de s’habituer aux coutumes françaises. Avant de partir elle avait cru que cela serait facile, après tout elle parlait déjà la langue et elle était déjà venue de nombreuses fois. Mais vivre à Paris était bien différent que de seulement y séjourner pour quelques jours. Il y avait tous pleins de détails insignifiants dont personne ne lui avait parlé jusqu’à présent et qui lui paraissait être de la plus grande importance. Clara se crispa légèrement à la mention des activités de Mathieu. Elle ne les avait jamais aimées et ce n’est pas maintenant qu’elle vivait avec lui que ça allait changer. Elle hésita une seconde quant à ce qu’elle devait répondre. Si sa mère avait été là, fervente pratiquante de la bonne éducation et du savoir vivre, elle aurait ordonné à Clara de ne rien dire concernant son mécontentement. Mais Clara était à plusieurs kilomètres de chez elle et elle se moquait bien des convenances, elle avait envie d’en parler à quelqu’un, autre que Mathieu avec qui cela finissait toujours en cris. « Je m’habitue doucement à ma vie parisienne, après tout, je marche sur les traces de mes ancêtres. Mais en ce qui concerne les activités de Mathieu, je crois que je ne m’y ferrais jamais. Surtout que c’est très prenant. » Répondit-elle doucement. « Sans compter que je suis d’une jalousie maladive. » rajouta-t-elle dans un sourire, consciente de la cocassité de la situation. Clara ne supportait pas qu’une autre femme s’approche de Mathieu, ni même le regarde et voilà qu’il travaillait justement dans un endroit entouré de femmes. A peine eut elle prononcer ces mots qu’elle se sentit soulagée. C’était la première fois que Clara en parlait à qui que ce soit et elle devait admettre que cela lui faisait du bien. Leur commande arriva avant même que Marie-Charlotte n’ait pu répondre quoique ce soit. Le serveur posa devant Clara une assiette riche en couleur puis le thé. Elle les observa, ne sachant pas trop par quelle saveur elle devait commencer. Elle en attrapa un au hasard et mordit dedans avec enthousiasme. Une explosion de saveur s’ensuivit, faisant danser ses papilles. Clara eut un petit rien idiot. « Il faut admettre qu’ils ont bien plus de saveur que nos amis british. »
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MessageSujet: Re: tea time   tea time EmptyMar 19 Mar - 20:48

C’est presque charmant. Comme ça, de dehors, on doit ressembler à deux copines qui prennent un petit goûter chez Ladurée. Qui se sourient, qui échangent ; bref, des copines depuis toujours. J’essaye de me souvenir de la dernière fois ou j’ai vu une copine à moi pour aller prendre un thé ou un café, penser à rien sauf nos vies de filles, à parler de mecs, éventuellement de cours. Et je réalise soudain que depuis mes fiançailles j’ai vu personne ou presque, et le peu de gens que j’ai vu, ce sont des « amies » de bonnes familles, des goûters organisés par ma mère, pour que tout le monde sache que je suis fiancée. Alors voilà, on est toutes rassemblées, ça sert à rien, elles parlent toutes de leur fiancé, de la liste à rallonge pour les invités, du gâteau, de la robe, bref, de tout, sauf de la réalité. Et, ça ne m’atteint même pas qu’au final, elles parlent d’elles, simplement parce qu’elles y mettent plus d’entrain que moi ; simplement parce qu’on n’est pas amies, qu’on ne le sera jamais, parce qu’elles, elles sont heureuses, et moi pas. Je suis là, à prendre le goûter chez Ladurée avec l’une de ces fiancées amoureuses : Clara, que je ne connais pas, mais c’est le même topo. Ça fait en tout et pour tout dix minutes que l’on est attablées ensemble, et donc qu’on se côtoie et qu’on apprend à se connaître. Dix minutes, aussi peu de temps qu’on se connait, mais j’ai l’impression de l’avoir cernée, et d’avoir compris que son sourire, elle le devait à son Mathieu, à son bonheur, à l’amour et à toutes ces conneries inexistantes. On dirait moi. Attention, pas n’importe quel moi. Le moi période Pierre-Alexandre. Amoureuse du premier jour, jusqu’au bout des ongles, du rose devant les yeux pour voir un monde acidulé. Transpirer le bonheur, transpirer l’amour aussi ; et croire que ça suffit. Mais, elle verra vite, très vite même que ça ne suffit pas. Je ne suis pas méchante, simplement réaliste. Il suffit de voir combien de temps mon pseudo bonheur a duré. Ça m’est tombé dessus sans prévenir, et moi aussi, mon monde entier se résumait à Pierre-Alexandre de Choiseul, à cet homme que j’avais cru l’homme de ma vie, qui m’avait fait vivre les plus belles heures de mon existence sans aucun doute, qui m’avait donné envie de voir plus loin d’une relation platonique, qui me donnait envie de me marier éventuellement, d’avoir des enfants, et de mourir avec lui ; et puis un jour, il est parti en me balançant que, c’était pas de ma faute, qu’il m’aimait. Des semaines, des mois, des années ; mais, rarement plus. Et elle comprendra, qu’elle ne peut pas être une nana amoureuse vingt-quatre heures par jour, sept jours sur sept… Ça prendra fin ; pas parce que je le dis, mais parce que c’est vrai, et qu’elle ne sera pas la seule à y échapper. Et rien que sa petite réflexion sur son côté « jalouse maladive » me donne envie de lui dire qu’elle devrait se méfier. Une bouchée de mon Saint-Honoré, et je la regarde, droit dans les yeux. « Tu sais, la jalousie, c’est à double tranchant. Par contre, la jalousie maladive, il n’y a qu’un seul penchant ; et crois-moi, ce n’est celui que tu as envie de donner à ta relation. » Voilà, c’est fait. Je suis partie. Et j’enchaîne surtout avant qu’elle ne puisse pas répliquer. « Parce que, tu vois, la jalousie, c’est un manque de confiance. Et si y’a des problèmes de jalousie et donc de confiance, Mathieu t’en voudra, tu lui en voudras, et vous finirez par vous détester ou vous séparer. Parce que, jamais on en a vu, des couples, qui résistaient à la jalousie. Jamais. De toutes les façons, a-t-on déjà vu un couple durer ? » Je lâche un rire un peu amer, et plonge dans mon chocolat chaud, alors qu’elle me regarde légèrement sur le cul. « Ne nous voilons pas la face Clara. Les couples, c’est pas fait pour durer. Le bonheur avec. »
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MessageSujet: Re: tea time   tea time EmptySam 23 Mar - 14:30

Clara aurait pu jurer que Marie-Charlotte était une personne divinement douce. Elle aurait mis sa main à couper qu’elle se plaisait dans sa vie et dans son futur mariage. Et surtout, elle avait cru qu’elles auraient pu s’entendre. Marie-Charlotte était typiquement le genre de personne dont Clara appréciait la compagnie. Une personne sure d’elle et réfléchie. Pourtant quelque chose n’allait pas dans leur discussion comme dans cette rencontre. Ce n’était pas naturel du tout. On aurait dit deux petites filles qui jouaient à la dinette, faisant les grandes, s’exprimant avec de grandes et longues phrases qui ne rimaient à rien. Clara commençait doucement mais surement à se sentir mal à l’aise. Elle voulait plus que tout être appréciait pour ce qu’elle était et non parce qu’elle sortait avec Mathieu. Mais visiblement, cela ne serait pas possible. Elle avait naïvement pensé que Marie-Charlotte pouvait comprendre la jalousie. Après tout, c’était une réaction tout à fait normale, qui était peut-être d’avantage développé chez Clara. Pourtant ses paroles eurent un effet déplorable sur Marie-Charlotte. Clara put constater que tout ce qu’il s’était passé pendant les dernières trente minutes n’était qu’une mise en scène terrible, un jeu, tout du moins surtout de la part de Marie-Charlotte, qui visiblement n’appréciait pas Clara. Le regard de Marie-Charlotte lui paraissaient terriblement froid et pénétrant comme si elle essayait de s’immiscer jusqu’à son cerveau et de savoir ce qui s’y passait dedans. Clara se sentit prise au piège, coincée et surtout piquée au vif. Marie-Charlotte semblait tout savoir, elle avait tout vécu et était au courant de tout. Quel cynisme pour une si jolie jeune fille. Et sans même qu’elle ne puisse répondre, Marie-Charlotte était partie dans une série d’explications plus farfelues les unes que les autres. A l’entendre parler c’est comme si toute la bonté du monde avait disparue. Il ne restait que noirceur et méchanceté, comme si le monde était l’enfer. L’espace de quelques instants Clara avait envie de rire tant la situation lui paraissait absurde, cela n’aurait pas pu être pire. « Je pense que quelque chose t’échappe Marie-Charlotte, je ne dirais pas que la vie est facile. C’est parfois un combat. Mais elle ne se limite pas à l’amour. Bien sûr, aimer Mathieu me rend heureuse, bien sûr, j’ai envie de parler de lui pendant des heures, de faire le restant de mes jours à ses côtés, d’avoir une tripotée d’enfants. Mais je pense qu’il faut se battre pour ce que l’on veut. Il ne faut pas attendre que ça nous arrive tout cuit dans le bec. » Déclara Clara d’un ton doux et calme. « Mathieu et moi n’avons pas toujours été sur la même longueur d’ondes et je sais ce que c’est que d’avoir le cœur brisé, mais je ne pense pas que la vie s’arrête alors. » C’était d’ailleurs exactement ce qu’il s’était passé. Clara avait terriblement souffert de sa séparation avec Mathieu auparavant. Mais après quelques longs jours à se morfondre, Clara avait décidé de prendre sa vie en main. Elle n’allait pas laisser un homme dicter ce qu’elle était. Elle avait décidé de vivre par elle-même et de voir ce que le destin lui réservait. Car oui, Clara croyait au destin et cela ne faisait aucun doute qu’il fallait se battre. Partir vaincu c’était certes bien plus simple, mais c’était aussi bien plus tristes. « Je ne souhaiterais pour rien au monde avoir la vie que tu as Marie-Charlotte. Une vie sans rêve. » Finit-elle par articuler en plantant son regard dans celui de sa compagne, sentant sa gorge se nouer. A l’heure actuelle, Clara était sure et certaine que Mathieu était l’homme de sa vie. Mais si par malheur cela ne fonctionnait pas entre eux. Cela signifierait tout simplement que ce n’était pas lui. Clara attendrait simplement de rencontrer le bon. « Et j’ose espérer que ma vie ne s’arrete pas à une relation, aussi puissante soit-elle. »
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MessageSujet: Re: tea time   tea time EmptyLun 1 Avr - 17:34

Il faut se battre pour ce que l’on veut… Ne pas attendre que ça nous arrive tout cuit dans le bec. Blah. Blah. BLAH. Sincèrement, je me demandais dans quel monde elle habitait ; et je me rendais compte qu’elle n’habitait pas dans notre monde à nous, les gens de la haute. Ce monde ou justement, tout vous arrive tout cuit dans la bouche, sans que vous ayez à vous battre pour l’obtenir. Dès notre plus tendre enfance, on nous donnait tout ce qu’un enfant pouvait rêver d’avoir, et même plus encore, sans qu’on en soit conscient. On nous donnait des valeurs, une histoire, une éducation ; un lot important qu’éventuellement plus tard on apprécierait. Tout était sous contrôle. Absolument tout. Dès notre plus jeune âge, on savait que jamais dans notre vie, on ne manquerait de rien. Matériellement et socialement du moins. C’était comme ça. Le problème, il venait de ce sujet qu’elle énonçait. L’amour. Et c’est là que ça devenait n’importe quoi. L’amour, c’est la seule chose qu’on ne nous donnait pas, du moins, pas tout cuit. Certes, les plus chanceux avaient des parents aimants, normaux ; les autres avaient des parents qui avaient une mentalité restée coincée au XVIème siècle : les miens, par exemple. Et ce qu’elle ne comprenait pas, c’est que l’amour, j’y avais goûté justement. Et si, l’amour, c’était tout. Ce n’était pas naïf, c’était juste une réalité, un sentiment. Oui, mais voilà, on ne t’éduque pas en parlant d’amour dans la haute, et y’a une bonne raison pour ça. L’amour, si t’y goûte, c’est tant mieux pour toi. Sinon, t’es programmé pour vivre sans. Tu ne t’en rendais pas compte, sauf si tu y avais goûté. Et putain, la dose que j’avais prise avait été révélatrice. Et c’était le seul moment de ma putain de vie où j’avais été vivante justement ; où j’en avais eu des rêves. Oui, mais voilà, comme je te l’ai déjà dit, les couples, ça ne dure pas, le bonheur avec. Et pourquoi ça ? Parce que j’ai pas été éduquée pour y avoir droit au bonheur. Alors, j’aurai le bonheur qu’on te plastronne dans les magazines. Un sourire forcé sur les photos de famille, un mari souriant aussi, et des enfants tous souriants eux aussi. Le bonheur version papier glacé. Glacé, c’est le mot ; le vrai. Parce qu’il n’y a rien de vrai, tout n’est figé, et il fait froid, à l’intérieur, car les sentiments n’existent plus. Voilà ce qui t’arrive chez nous : on te déshumanise. Je la laisse terminer son laïus, parce que ça à l’air de lui faire plaisir, et je sirote mon chocolat chaud. La prochaine fois que le serveur passe à portée, il m’apportera une bouteille de champagne ; c’est l’heure. Si tu savais Clara, réellement, il est clair que ma vie, t’en voudrais pas. Personne de sensé n’en voudrait. « Demandes-toi un instant Clara, pourquoi justement tu ne voudrais pas de ma vie. Crois-moi, ce n’est pas pour les raisons que tu viens de citer. » Je rigole ; et je secoue la tête. Oui ma jolie, tu te rendrais compte qu’il y a des choses bien pire que de ne pas avoir de rêves : se les faire voler. « Tu vois Clara, tu crois que j’ai tout pour être heureuse. Que je me plains sans raisons. Tel est ton droit. Je doute que tu puisses comprendre. Mais, ce que tu dois savoir c’est que, justement, tout m’est toujours arrivé tout cuit, déjà mâché et prêt à être avaler, le tout sur une cuiller en argent. Et quand j’ai voulu me battre, le destin m’a fait comprendre que l’important pour moi, c’était toujours d’attendre que tout m’arrive sur cette cuiller ; en prenant grand soin de détruire le peu de la vie que je voulais. Le peu de ma vie. » J’ai plus la patience, et je peux pas la planter, Mathieu ne serait pas spécialement content. Je lève la main et fais signe au serveur qui approche. « Une tête de cuvée s’il vous plaît. » Je me retourne vers elle. « Souviens-toi bien des fiançailles. » Parce que, les fameuses fiançailles, j’en avais passé une bonne partie à boire pour oublier, et l’autre à me noyer dans les bulles et l’incompréhension grandissante entre Julien et moi.
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MessageSujet: Re: tea time   tea time EmptyLun 8 Avr - 10:10

Clara - qui avait depuis sa plus tendre toujours été particulièrement susceptible – était irritée par la tournure de la conversation. D’abord parce qu’elle avait fondé tant d’espoirs dans cette rencontre, que la chute était d’autant plus grande. Ensuite, parce qu’elle se sentait tel un petit agneau coincé devant le grand méchant loup. Elle avait cette sensation désagréable de ne pas pouvoir en placer une puisque de toute façon, Marie-Charlotte pensait détenir la vérité, la seule qui eut lieu d’être. Clara pouvait sentir l’agacement et la colère tissaient leur toile, mais ce n’était rien face à la place qu’avaient pris la déception et l’irritation. Elle tâcha à plusieurs reprises de se calmer et d’apprécier le cadre dans lequel elles étaient aujourd’hui, mais rien n’y faisait, elle était dans un tel état de peine que rien ne pourrait arranger la situation, pas même la montagne de macaron posée devant elle – qui maintenant ne faisait que lui donner la nausée. Cela dit, l’anglaise devait bien reconnaitre que Marie-Charlotte était une actrice hors pairs. Jamais, derrière ses belles manières, sa voix douce et ses traits délicats, Clara n’aurait pu penser qu’il se cachait tant d’aigreur et tant d’amertume. Elle parvenait à duper tout le monde ou presque. Mais maintenant que Clara découvrait son vrai visage, elle ne savait plus si elle devait la détester ou au contraire la plaindre pour sa vie « misérable ». Mais cette idée lui était intolérable. Même si elle l’avait souhaitait, Clara n’aurait pas pu plaindre Marie-Charlotte, bien trop gâtée par la vie pour se lamenter ainsi sur son sort. Clara ne parlait même pas de sa situation financière. Marie-Charlotte était une personne belle et intelligente –peut être trop pour ce monde, cela est un fait – elle était élégante et gracieuse, elle aurait pu avoir le monde à ses pieds. Pourtant, la fainéantise semblait être sa meilleure amie ou alors elle se posait bien trop de question. Pour Clara, la situation était simple, soit Marie-Charlotte prenait le taureau par les cornes, refusait ce mariage dont visiblement elle ne voulait, affirmait sa position de femme forte et faisait en sorte d’obtenir ce qu’elle désirait. Soit elle acceptait et devait de taire à jamais. Ou, Clara voyait une autre possibilité, Marie-Charlotte aurait très bien pu prétendre que cet arrangement lui convenait, elle jouerait les potiches comme on lui demande et ferrait ce qu’elle voudrait ensuite telle Anna Karénine. Mais visiblement ce n’était pas ce que souhaitait Marie-Charlotte, elle semblait se complaire dans cette situation. Et bien que Clara meure d’envie de lui dire toutes ces choses, rien ne parvenait à sortir, coincé par la boule dans sa gorge. Il y avait également la façon dont Marie-Charlotte se sentait supérieure en regardant Clara qui la mettait mal à l’aise. Elle ne savait pas s’il s’agissait de son imagination ou de la réalité. Mais elle avait cette terrible sensation que Marie-Charlotte dédaignait la façon simple dont Clara avait été éduquée. A savoir dans le respect des règles aristocratiques imposées par le rang de sa mère. L’argent était un sujet tabou chez eux et il était interdit de le jeter par les fenêtres. D’autant que la mère de Clara, Elizabeth avait eu énormément de mal à retrouver les faveurs de sa famille après avoir épousé Jacques. Mais cela n’empêchait pas que sa famille avait accepté la situation, par amour. Le rire de Marie-Charlotte résonne alors et sonne comme particulièrement cruel. Il n’a aucun lien d’être et il achève Clara qui tente malgré tout de retenir ses larmes pour conserver le peu de dignité qui lui reste. « Je crois que tu te complais dans cette situation. » réussit-elle à articuler avant de fondre en larme sans même savoir pour quelles raisons précises les larmes roulent sur ses joues. La tension redescendit quelque peu lorsque Marie-Charlotte commanda du champagne. A vrai dire, Clara aurait pu boire n’importe quoi à condition que ce soit alcoolisé vu la situation. Et alors que Clara sèche ses larmes, le serveur remplit sa coupe du liquide dorée. Clara le but d’une traite avant de planter son regard dans celui de Marie-Charlotte les yeux encore chargés de larmes. « Tu sais quoi, je m’en fous Marie Charlotte, fais ce que tu veux, engage toi pour une vie de merde, c’est pas mon problème. Après tout, c’est la tienne, construit là comme tu l’entends. » Lança-t-elle dépitée, la voix tremblotante n’y mettant plus aucune conviction.
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MessageSujet: Re: tea time   tea time EmptyMar 9 Avr - 18:01

Pathétique. Elle était pa-thé-ti-que a avoir les larmes aux yeux, et à les faire déborder en m’accusant de me complaire dans la situation. Tu t’en fous ? Crois-moi, tu t’en fous pas, sinon tu ne me sortirais pas ton petit numéro de larmes, et surtout, tu aurais compris ce que je t’ai dit. Mais visiblement, c’est beaucoup trop compliqué à comprendre pour toi, où tu vis sur la planète des bisounours. Étrangement, je mise sur un mélange des deux. On a dû lui poser des voiles roses devant les yeux quand elle était gosse, où bien Mathieu l’a fait lui-même, ça ne me surprendrait pas. Si elle s’était appelée de Rochechouart, elle aurait pu apprécier mes phalanges contre sa joue ; mais ça, c’était réservé à Julien. Let’s put this straight, ‘cause you obviously need someone to beat the living shit out of you and I’m not talking about actually doing it the physical way. Here’s you’re wake up call. Le mec revient avec ma tête de cuvée, nous sert un coupe chacune, et je le trouverais presque idiot de lui proposer du champagne. Enfin, je ne me fais pas prier pour attraper ma coupe, et commencer à la vider sans même tenir compte de mon éducation, de mon rang ; c’est la seule chose qui va m’éviter de lui exploser à la gueule physiquement. Il me regarde alors que je lui lance un regard qui veut tout dire, il pose la bouteille et s’éloigne. Gloire, au moins quelqu’un qui comprend ce que je dis, sans même que j‘ai besoin de le lui dire. « Alors, tu vois, on va mettre les choses à plat, tout de suite. » Nouvelle gorgée de champagne, parce qu’il faut que j’arrive à lui faire mon exposé de façon claire. « Tu vois Clara, ma famille fait partie des plus vieilles familles de France. Comme celle de Julien, par exemple. Ma famille, elle pourrit la France depuis, approximativement, 1100 quand la maison De Rohan a été créée. Tu vois, ça fait presque un millénaire qu’on est là. Et en un millénaire, absolument rien n’a changé. Alors, certes, j’habite dans le VIIIème, certes, on ne vit plus en Bretagne dans nos châteaux, on a des voitures ; on a essayé un minimum de se moderniser. Mais juste l’aspect matériel.» Je termine ma coupe, et je la regarde, pour mieux continuer. « Et là où tu sembles ne pas comprendre, c’est qu’on a des traditions. Chez nous, tu vois, c’est le patriarche qui prend décision pour les autres membres de la maison. Quand mon père dit, on exécute. Alors tu vois, quand Charles a proposé de coller 8 carats sur ma main gauche ; mon père n’a pas hésité une seule seconde. Parce que, Charles a suffisamment d’argent pour me permettre de vivre une belle vie, qu’on fasse et élève de beaux enfants, qu’on puisse entretenir ce qui me reviendra en héritage, c’est-à-dire les fameux châteaux en Bretagne. C’est aussi parce que, la particule de Rohan n’est pas suffisante. De Rohan d’Anglemont de Tassigny, c’est beaucoup mieux. Ça permet à mon père de s’allier avec une famille qui pourra lui apporter quelque chose. Et ne te méprends pas, mes frères aussi, ils ont choisis dans l’élite. C’est tout. » J’attrape la bouteille, et me ressers une coupe, parce que mine de rien, à parler comme je le fais, je dessèche. « Tu vois, quand bien même je voudrais faire autrement, que je ne pourrais pas. Dire non, c’est renier sa famille. Et bien que ma famille ne me satisfasse pas toujours, c’est ma famille. J’y suis attachée, et je lui dois le respect. Je n’ai pas le droit de dire non, pour manquer de respect à ma famille, et la déshonorer. Mes parents m’ont donné la vie, ils en sont les seuls et uniques possesseurs, ils l’ont construite pour pouvoir faire en sorte qu’elle soit pas trop dégueulasse le jour où ils décideront de me donner à quelqu’un d’autre en échange. C’est comme ça, et pas autrement. C’est comme ça depuis plus de 900 ans. Un fils, c’est une partie de la lignée, ça se préserve, comme un joyau. Une fille, c’est seulement un moyen de faire du bénéfice. Tu comprends la différence. » Je lui fais un signe avec mes mains, les mettant comme une balance, sous-pesant l’air, et je dois avoir l’air bien conne ; mais, ce n’est pas grave. « Un fils, une fille. Une fille, un fils… J’ai largement moins de poids dans la balance que mes trois ainés. Je n’ai pas mon mot à dire, juste à faire en sorte de satisfaire les exigences de la Maison de Rohan. Que ça me plaise ou pas. C’est une exigence. » Et de là, j’attrape ma seconde coupe de champagne que j’attaque dignement. A la santé d’Alain Ier, l’ancêtre qui a créé la maison de Rohan, et qui, très certainement, est à l’origine de ma vie de merde.
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MessageSujet: Re: tea time   tea time EmptyMer 10 Avr - 7:24

Clara n’arrivait pas à se souvenir comment elles avaient fait pour en venir à cette situation. Elle s’en voulait d’avoir donné tant de pouvoir à Marie-Charlotte alors que tout ce qu’elle souhaitait c’était être son amie. Visiblement, elle avait fait fausse route et le payait de sa personne aujourd’hui. Clara et Marie-Charlotte ne pouvaient – même si elles le souhaitaient – revenir en arrière, elles ne pourraient plus jamais s’entendre après cette discussion particulièrement houleuse. C’était l’ensemble de leurs deux vies qui était remis en question et il n’était surement pas possible pour l’une comme pour l’autre de s’assoir dessus. Clara était une personne que l’on pouvait considérer comme chétive et naïve, mais maintenant qu’elle devait voler de ses propres ailes, elle cherchait par tous les moyens à se donner une contenance. Il était hors de question qu’elle donne raison à une petite peste française, proche de Mathieu ou non. Ce n’est que lorsqu’elle entama sa deuxième coupe, en écoutant vaguement Marie-Charlotte lui débiter toutes les conneries qu’elle avait apprises durant sa plus tendre enfance, que l’anglaise réalisa qu’elle se fichait bien que sa compagne soit malheureuse, elle n’avait plus rien à faire que ce mariage soit un véritable échec, que soit vie soit terne et dure à porter. Si elles étaient parvenues à devenir amies, Clara aurait tout fait pour changer la situation. Mais visiblement elles ne le seraient jamais. Clara n’avait donc aucune raison de la plaindre, elle allait profiter de son bonheur à elle. La vie dont elle a toujours rêvé et qui lui tend les bras. Clara n’était sortie qu’avec Mathieu, il était le seul homme qu’elle ait aimé et il le sera surement pour toujours. Elle imaginait sa vie auprès de lui, entourée de leurs enfants. Et elle savait que cela se passerait ainsi. Clara, le savait parce qu’elle croyait plus fort que tout en l’amour. « Je ne comprends pas Marie-Charlotte. Je ne vois pas pourquoi tu t’acharne à m’expliquer quelque chose que visiblement je ne comprendrais jamais. » Dit-elle d’un ton calme. Elle n’avait pas peur de le dire. Clara ne partageait pas le point de vue Marie-Charlotte et elle ne le ferait surement jamais. « Pour toi, le mariage n’est qu’un bon placement qu’on put faire tes parents en te refilant à la pire espèce qui soit, très bien. C’est peut-être ce qu’ils ont fait de mieux. » Elle s’arrêta un instant, ne sachant pas où elle voulait aller avec tout ça. « Ce n’est pas mon avis. L’histoire s’arrête là. Je vis le parfait bonheur avec Mathieu et j’espère de tout mon cœur qu’il va durer. Et si ce n’est pas le cas, alors tant pis pour moi, j’aurais été la pauvre enfant débile qui y aura cru. Je ne vais pas m’arrêter de vivre dans la crainte de souffrir. Ou pire m’arrêter de vivre parce que je souffre réellement. » Elle vida une fois par toute la coupe qu’elle tenait dans sa main. La situation lui arracha un petit sourire. Marie-Charlotte mettais beaucoup de cœur à lui expliquer d’où venait le problème. Clara se demandait bien pourquoi. Après tout, Marie-Charlotte n’avait aucune raison de s’inquiéter pour Clara, elle ne l’avait croisé que quelques minutes lors de ses fiançailles et quelques temps aujourd’hui, cela ne faisait pas de quoi se mettre dans de tels états. Il devait surement y avoir quelque chose de plus profond que ça, une véritable peine peut-être, un souvenir douloureux, une jalousie était même envisageable. « Qu’attends tu de moi Marie-Charlotte ? Tu veux que te plaigne ? Tu veux que t’aide ? Je suis perdue. » C’était exactement ça, Clara était perdue. Elle n’avait rien à faire de l’origine historique des problèmes de Marie-Charlotte, elle se fichait pas mal que le problème s’était déplacé de la Bretagne à Paris. Clara était du genre têtu et elle savait qu’elle ne flancherait pas. Elle avait toujours vécu entourée d’amour et d’encouragement. Clara avait toujours été libre de faire ce qu’elle souhaitait dans les limites qu’on lui avait imparties. Et ces limites étaient – elle le voyait maintenant – relativement large. Alors elle n’allait pas être triste d’avoir eu une éducation agréable, loin des contraintes que Marie-Charlotte avait pu rencontrer. De toute manière leur situation n’était pas comparable. Marie-Charlotte ne faisait que respecter sa famille. Clara l’aimait de tout son cœur. Ses frères avaient laissé un vide incroyable lorsqu’elle avait dû partir tant elle avait toujours été proche d’elle et ce malgré leur écart d’âge. Eux aussi avaient fait de beaux mariages et de beaux enfants. Mais ils ne le devaient qu’à eux-mêmes. Ils ne le devaient qu’à leur manière d’être. Si la famille de Marie-Charlotte voulait la marier de la sorte c’est peut-être de peur qu’elle ne trouve jamais personne.
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MessageSujet: Re: tea time   tea time EmptyDim 21 Avr - 18:42

En effet, tu ne comprendras jamais Clara. Alors, ne commence pas à juger quelque chose qui te dépasse, et qui va bien au-delà de ce que tu peux comprendre, quelque chose qui va bien au-delà de tout ce que tu peux imaginer. Quelque chose qui va bien au-delà du conte de fées auquel tut e bornes à croire ; quand on te parle de princes et de princesses. Parce que oui, le mariage est un putain de placement pour les familles ; et une garden party pour les invités. Et j’avoue que, je comprends même pas pourquoi je perds mon temps à t’expliquer, car c’est évident quand je te vois, que jamais, jamais, tu pourras comprendre ne serait-ce qu’un dixième de ce qui m’arrive, et de ce qui va m’arriver. C’est quand je t’entends me parler d’amour que j’ai envie de rigoler. Mais tu sais, ma jolie, que, si t’es avec Mathieu aujourd’hui, c’est juste parce que son père n’est plus là pour lui imposer les directives familiales ? Parce que, c’est ça, en vrai. C’est parce que la figure paternelle n’est plus là, qu’il peut se permettre de sortir avec la première meuf qu’il trouve et qui lui plaît. Parce que, si son père était là, crois bien que, Mathieu, il aurait pas le choix, et lui et moi, on serait probablement fiancés : c’est pas les tentatives foireuses de nos deux familles qui ont manqués. C’est pas avec toi, qu’il sortirait dans le beau monde. Il sortirait avec quelqu’un comme moi, et le putain de Mont Saint-Michel sur ma main serait pas signé de Tassigny d’Anglemont, mais d’Armagnac. C’est comme ça, tu n’y peux rien, il n’y peux rien, je n’y peux rien : personne n’y peux rien, c’est comme ça. Je la regarde, et franchement, je sais réellement plus pourquoi j’ai accepté de venir. J’aurai dû me douter, aux fiançailles, qu’elle serait comme ça. Avec son air cheesy, son sourire de bienheureuse ; son personnage presque niais comme on peut en voir dans les sitcoms à deux balles. Et là, clairement, je réalise que, c’est pas sur mon sort que je dois m’apitoyer, mais sur le sien : mon dieu, que la chute sera brutale quand elle verra la réalité. Non, elle sera fatale en fait, parce que je doute qu’elle puisse y survivre. « Tu le seras souvent, perdue. Quand on n’est pas élevés dans le Triangle d’ Or, on a du mal à en comprendre les règles. » J’attrape mon sac, et commence à fouiller frénétiquement dedans. Et je continue, sans même la regarder. « Tu sais quoi Clara ? Je n’attends absolument rien de toi. Je n’attends absolument rien de personne, depuis un moment déjà. La seule personne en qui j’ai encore des attentes, elle le sait, et je pense qu’elle mesure l’ampleur de ce que ça représente ; parce qu’elle vit quelque chose de similaire. » Et directement, ça me ramène à cette personne. D’ailleurs, je pense que plutôt que de rentrer voir mon fiancé, j’irais me perdre un peu plus dans les Enfers. « Alors, tu sais quoi Clara ? Rentres chez toi. Retournes dans ta bulle, avec ton petit Mathieu. Dis lui bien surtout, que Marie-Charlotte a été une vraie crevarde, et qu’elle est pas contente d’avoir dix carats sur l’annulaire, et deux nouvelles particules à son nom de famille. Tu lui diras bonjour, aussi ; éventuellement. » Je lève les yeux sur elle, et je prends même pas la peine de regarder sur la table. Je pose le premier billet que je trouve, 200 balles, ça suffira à couvrir le goûter. Est-ce que ça couvrira le ridicule de la situation et la honte plus pour elle que pour moi ? J’en sais rien, et limite, je m’en fous. Je me mets debout, et j’attrape mon manteau ; avant de me retourner vers elle. « C’était un plaisir. » Et sur ces paroles, je tourne les talons sans même attendre quelque chose. Y’a plus rien à dire.
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